France Culture

Les Rêveurs, d’Isabelle Carré

Publié le  Par Pascal Hébert

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Jean-François Paga

C’est une histoire de malentendus comme il y en a tant. Mais avec Isabelle Carré, on peut se dire que tout est possible. Cette actrice que l’on remarque au hasard des films ou téléfilms a une histoire à raconter. Son histoire, qu’elle présente dans un roman pour mieux mélanger fiction et autobiographie.

Derrière l’actrice, au visage baigné de douceur, se cache un certain malaise. On ne choisit pas sa famille, comme dirait la chanson, mais lorsque cette dernière se construit sur un terrain mouvant, une fois de plus, on voit les enfants vaciller, tomber et tenter de réparer ce que les parents n’ont pas su ou pas pu faire. Ce roman d’Isabelle Carré sonne comme une réelle réparation. Une thérapie familiale, comme un opéra pour une femme seule, qui fera à n’en pas douter bouger les lignes. Il est vrai que la maman d’Isabelle Carré démarre sa vie dans les eaux troubles d’une maternité précoce. A cette époque au milieu du siècle passé, on ne savait pas forcément comment "on tombait enceinte". Baignée dans un milieu social où l’image est au-dessus de tout, cette future mère atrocement abandonnée par sa famille trouvera refuge dans les bras d’un homme avec qui elle construira sa vie sur un malentendu. Une mère dépressive, trois enfants qui grandissent dans l’esprit des années soixante-dix, post soixante-huitardes, avec tout ce que cela comporte de liberté, voilà le tableau posé. Et puis il y a ce père, designer, qui se cherche et qui se trouve dans une sexualité refoulée. Dans ce chaos ambiant et permanent, l’adolescente de 14 ans essaie de mettre un terme à tout ce désordre en faisant une tentative de suicide. Pour se construire, la jeune fille trouvera sa voie en passant par le théâtre.

En écrivant ce premier roman, Isabelle Carré n’a rien laissé au hasard. Si le style est convenu, la narration est forte et ne laisse pas indifférent.

Pascal Hébert

Les Rêveurs, d’Isabelle Carré. Editions Grasset. 300 pages. 20 €.







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