France Culture

Quelques notes avec Brassens de Joël Favreau

Publié le  Par Pascal Hébert

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Pascal Hébert

Joël Favreau est l’homme de l’ombre par excellence. Un second couteau. Celui que l’on ne voit pas mais que l’on entend aux côtés de Georges Moustaki, Georges Brassens ou Yves Duteil. Excusez du peu ! En publiant un livre au titre malicieux Quelques notes avec Brassens, Joël Favreau nous parle du bon Maître bien évidemment… mais pas que.

Il évoque tous ceux que sa guitare magique a accompagnés avec ses notes sautillantes au temps où la chanson avait du sens. Lui-même, auteur, compositeur et interprète s’est glissé dans les pas de ces chanteurs qui avaient tous comme maître un dénommé Brassens. Aujourd’hui, alors que bon nombre sont morts bien après Brassens, il reste le dernier des Copains d’abord avec Maxime Le Forestier à transmettre en live la pensée d’un poète pas comme les autres. Dans son livre, presque en s’excusant, Joël Favreau parle un peu de lui, de son enfance et de sa passion pour la guitare sud-américaine. Il parle également de son père, pas facile du tout le bonhomme comme beaucoup à cette époque. Si Brassens tient logiquement le rôle principal, Joël Favreau n’oublie pas ceux qui lui ont permis d’exister en tant que guitariste et notamment  à ses débuts avec Colette Chevrot et Jean-Pierre Lang (qui sera le parolier de Pierre Bachelet). Mais il y a surtout au tout début une rencontre artistique importante avec Georges Moustaki. Le Métèque a compris rapidement qu’une deuxième guitare lui était indispensable pour appuyer une présence scénique qui aurait été trop sobre, voire ennuyeuse in fine. De 1969 à 1971, Joël Favreau a donné le meilleur de lui-même en soulignant les douces mélodies de Moustaki avec une seconde guitare intenable. Entouré de l’excellent violoncelliste Jean-Charles Capon, de Michel Gaudry à la basse et de la très jolie Catherine Le Forestier, Georges Moustaki a pu compter également sur la note jolie de Joël Favreau. L’album Bobino 70 est heureusement bien là pour nous le prouver. Avec Moustaki, Joël Favreau a donné une dimension supérieure à des chansons mettant en avant la guitare. Toute une époque ! Avec Brassens, Joël Favreau ne participera principalement qu’à des émissions de télévision puisque l’auteur du Gorille ne voulait pas de deuxième guitare en concert. Mais ce sont surtout les mots et la pensée de Brassens que Joël Favreau retiendra. Aujourd’hui, il chante Brassens et fait chanter Brassens. Au siècle dernier, Moustaki avait rendu hommage à Brassens avec Les Amis de Georges. La fin de la chanson va comme un gant au talentueux Joël Favreau : « Les amis de Georges n'ont pas beaucoup vieilli. A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni. Le cheveu est plus long, la guitare toujours là. C'est toujours l'ami Georges qui donne le la. Mais tout comme lui ils ne savent toujours pas Rejoindre le troupeau ou bien marcher au pas. Dans les rues de Paris, sur les routes de province Ils mendient quelquefois avec des airs de prince En chantant des chansons du dénommé Brassens. »

Pascal Hébert

Quelques notes avec Brassens de Joël Favreau. Editions l’Archipel. 205 pages. 18 €.

 







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