France Culture

Le Ciel par-dessus le toit, de Natacha Appanah

Publié le  Par Pascal Hébert

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Claude Hélie (Gallimard)

Les livres qui inondent la rentrée littéraire de septembre sont noyés dans l’abondance. Il y a ceux que le feu médiatique mettra bien en évidence pour différentes raisons plus ou moins avouables. Il y a ceux dont on n’entendra jamais parler parce qu’ils ne sont pas forcément dans l’air du temps et c’est bien dommage. Natacha Appanah écrit des romans d’une grande intensité. Son style est unique et donc universel. Lorsqu’elle s’empare d’un sujet, elle le traite avec une intelligence que beaucoup peuvent envier.

Peintre de l’écriture, elle s’installe avec son chevalet des mots pour nous raconter des histoires d’une grande intensité dans la même veine que celle des Noces barbares de Yann Queffélec. Le ciel par-dessus le toit est un petit bijou d’écriture aussi prenant qu’haletant.


Tout démarre par un drame. Loup, le personnage central de ce roman est embarqué au commissariat par des agents avant de passer sa première nuit en prison. Que s’est-il passé pour que ce jeune garçon sans permis fuie le domicile familial au volant de la voiture de sa mère ? Une sorte de drame familial à tous les étages !

Dans ce huis clos à trois, Natacha Appanah nous ouvre les portes d’une nuit éclairée par la seule lumière de la lune. The dark side of the moon est une sorte d’abîme dans laquelle cette mère et ses deux enfants vont tomber en s’agrippant à ce qu’il leur reste d’envie de vivre. Car c’est à cette frontière de l’envie de vivre que la romancière écrit. Dans cette petite respiration qui anime ces trois damnés de la terre. Les traumatismes vécus par la maman ont laissé des cicatrices béantes, jamais guéries.


D’une petite fille modèle exposée à la vue de tous ceux venus la voir chanter, elle prendra le contre-pied pour devenir la parfaite opposée. Phénix remplace Eliette pour le pire d’elle-même. Mère de deux enfants, Phénix verra sa fille s’enfuir de la maison familiale pour ne plus jamais donner de nouvelles à ses proches. Une absence mal vécue par son petit frère Loup, toujours en quête de cette sœur protectrice et aimée. Au fil de la lecture, les réponses aux questions arrivent les unes après les autres, charriant leur lot d’accidents de la vie.

Une fois de plus, avec une écriture maîtrisée, Natacha Appanah nous bluffe avec ce nouveau roman qui repose sur les liens d’une famille unie par la tragédie.

Pascal Hébert

Le ciel par-dessus le toit de Natacha Appanah. Editions Gallimard. 125 pages. 14 €cle







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