Naufrage du PS : avec Faure ou Mayer-Rossignol
Publié le Par Fabrice Bluszez

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Olivier Faure, actuel premier secrétaire, ou Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen ? Lequel va prendre la barre du navire PS ? On le saura le 5 juin lors du congrès du Parti socialiste.
"Plus 12 500 adhérents en 2 ans, 2e parti préféré des Français, 2 fois plus de députés, 3 fois plus de députés européens…" C'est le bilan que présente Olivier Faure, actuel Premier secrétaire du Parti socialiste français. En 2023, il y avait 41.000 adhérents au PS (selon l'INA) mais 214.000 en 1981, année de l'élection de François Mitterrand, et 280.000 en 2006, dans un élan contre le Front national.. “Deux fois plus de députés à l'Assemblée”, c'est de 30 à 66 et trois fois plus au Parlement européen, c'est de 3 à 10…
Dans la même période, le rassemblement national revendique 20.000 adhérents supplémentaires (10.000 en réaction à la peine d'inéligibilité de Marine Le Pen), soit 100.000 au total, chiffre ramené à 50.000 par Steeve Briois un peu avant. En réalité, il y a un flou total. Mais le RN a obtenu 33% des voix à la dernière élection législative et le Nouveau Front populaire 28%.
Le Nouveau Front populaire, justement, ce sont 72 députés La France insoumise, 66 socialistes et apparentés, 38 écologistes et 17 députés de la gauche démocrate et républicaine.
“Un made in Europe décarboné”
Le bilan d'Olivier Faure semble plutôt comptable. Et le “nouveau”, Nicolas Mayer Rossignol ? Il aurait 4.000 militants derrière lui et un projet, qu'on lira sur le site du PS, sour le titre “Changer pour gagner”. On peut télécharger le texte d'orientation de 24 pages en format PDF. Un extrait, page 5…
“L’Europe ne doit pas être un simple marché livré aux multinationales. Elle devra mettre un terme au dumping social qui a cassé le droit du travail et précarisé les travailleurs européens, soutenir les forces démocratiques, affirmer ses valeurs humanistes, lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et développer des coopérations structurantes (défense, énergie, transport, industrie) qui permettront de créer un «made in Europe» décarboné, rivalisant avec les grandes puissances…”
Si ces mots ne suscitent pas chez l'électeur un élan, que dire de cette phrase concernant l'organisation interne du parti ? Si vous ne comprenez pas, c'est normal, c'est que vous n'êtes pas de vrais socialistes…
"Améliorer la transparence financière en créant une commission financière inter TO et en faisant voter par le BN un budget prévisionnel et un quitus trimestriel sur l’exécution du budget, en réservant la candidature à la présidence de la CNCF à un candidat issu d’un TO minoritaire, et en créant une obligation par la direction nationale, de transmission de tout document nécessaire à la mission de contrôle financier."
“Au centre de la gauche” (et réciproquement)
En attendant que le Congrès tranche, le 5 juin à Nancy (Meurthe-et-Moselle), voici la conclusion du projet Mayer-Rossignol…
"Il est temps de tourner la page, de nous réinventer et de nous unir dans la clarté, comme aux temps qui précédaient les victoires du socialisme. Face au péril de la prise du pouvoir de l’extrême-droite, à Nancy, nous annoncerons au pays que le PS qu’on aime est de retour et sera à son poste de combat, vivant et fraternel, ni social-libéral, ni social populiste, au centre de la gauche pour la rassembler et gagner."