Henri Proglio se méfie d'une éventuelle victoire socialiste

Henri Proglio restera-t-il à la tête d'EDF si la gauche arrive au pouvoir en mai ? Rien n'est moins sûr. En effet, si François Hollande tente régulièrement de rassurer sur ses intentions de ne pas limoger tous les fonctionnaires nommés par la droite, il y a certaines figures du sarkozysme qui ne pourront pas rester en place.

Initialement, son mandat doit s'arrêter le 22 novembre 2014, mais le directeur du projet du candidat socialiste, Michel Sapin, a fait savoir hier qu'en cas de défaite de l'UMP, cette date pourrait être avancée et Henri Proglio très vite remplacé. La cause principale de cette possible éviction, outre l'amitié entre la patron d'EDF et Nicolas Sarkozy, tient principalement dans les violentes déclarations que Proglio a faites en novembre dernier, à propos du nucléaire, et que François Hollande n'a toujours pas digéré.

"Est-ce que celui qui a expliqué que l'application du projet de François Hollande coûterait des centaines de milliards, grossissant les chiffres hors de proportion de la réalité, est le mieux placé en termes de crédibilité ?" s'est faussement interrogé le député Sapin, expliquant les causes d'une telle mise au placard. Heureuse coïncidence, cette charge contre l'homme d'affaires survient exactement en même temps que la publication du livre d'Anne Lauvergean, incendiaire à l'égard de Proglio.