Présidentielle : François Bayrou écrit aux deux finalistes de l’élection présidentielle.

Chose promise, chose due. Hier, François Bayrou a envoyé sa lettre aux deux candidats du second tour pour leur demander des éclaircissements et des explications sur certains sujets qui lui tiennent à cœur.

« Parce que nous allons vivre des moments difficiles, l’attitude personnelle des gouvernants comptera beaucoup, c’est une question de valeurs personnelles autant que politique » écrit le candidat centriste qui regrette « la violence des attitudes et des mots, la guerre d’un camp contre l’autre, la complaisance à l’égard des extrêmes qui caractérisent notre pays ». Mais pour François Bayrou, le plus important est surtout que les deux candidats doivent répondre à certains impératifs portés durant sa campagne présidentielle.

« Je ne crois nullement que la crise financière soit derrière nous. Je pense au contraire qu’elle est devant nous et qu’elle sera très dure. Or, la recherche de l’équilibre des finances publiques n’est obtenue dans vos deux projets que par l’affichage d’une croissance impossible à court terme » rappelle le député béarnais, qui a longtemps critiqué les projets de Nicolas Sarkozy et François Hollande, dont il estime qu’ils sont basés sur des hypothèses de croissance surréalistes et dont il reproche le manque d’économies qui y sont contenues.

Attaché à l’idée de « sauvegarder notre modèle social et développer la démocratie sociale dans l’entreprise », François Bayrou souhaite obtenir quelques garanties sur ce sujet, mais aussi « un nouveau contrat entre l’école et la nation, qui touchera à la question des pratiques, de l’organisation, du développement de l’alternance et de l’apprentissage, aussi bien que des moyens ».

Les deux autres sujets très importants aux yeux de l’ancien candidat centriste sont la moralisation de la vie publique et l’Union Européenne. Et de conclure, « des millions de français partagent ces valeurs. Ils seront attentifs aux orientations qui seront les vôtres durant la campagne du deuxième tour ». Pour François Bayrou cependant la partition est difficile à jouer, dans la mesure où le haut score de Marine Le Pen semble le reléguer aux oubliettes, malgré les trois millions d’électeurs qu’il représente. Cependant, le centriste ne compte sans doute pas abandonner la bataille face au danger de l’extrême-droite de Marine Le Pen, et espère bien que ses idées seront débattues pendant l’entre-deux tours.