France Politique

Les sarkozystes menacés par l’arrivée des socialistes

Publié le  Par Julie Catroux

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Avec l’arrivée de François Hollande à la présidence de la République, de nombreux fonctionnaires voient leur poste menacé.

 

« Les hauts fonctionnaires liés au système Sarkozy devront forcément laisser la place à d’autres » déclarait il y a quelques mois François Hollande, tout en affirmant paradoxalement qu’il ne serait pas un coupeur de tête. Alors qui croire ? Les fonctionnaires proches de Nicolas Sarkozy pourront-ils tous être remerciés ? Les préfets nommés par le président sortant seront-ils tous mis au placard ? Trois catégories de fonctionnaires sont menacées par l’arrivée d’une nouvelle équipe au pouvoir : les préfets, les responsables de police et les dirigeants d’entreprises publiques. 

 

En France, la règle est la continuité du service public même en cas de changement de de pouvoir. Les sous-préfets et préfets sont censés n’être que des représentants de l’Etat au niveau régional et ne pas « être partisans et ce afin de travailler sereinement avec des élus d'autres familles politiques » selon l’Express. « Les préfets en poste sont attachés aux règles républicaines qui comportent la continuité du service public. Ils se doivent, et ce quelles que soient leurs convictions personnelles, d'être impartiaux et loyaux quel que soit le gouvernement. Ils refusent d'être instrumentalisés par qui que ce soit » affirme Daniel Canepa, préfet d’ile de France. Par conséquent ces fonctionnaires ne devraient pas être inquiétés. Mais la réalité est toute autre. « Les préfets engagés n’ont pas fait les plus belles carrières » affirme Martin Malvy, président socialiste du conseil régional de Midi-Pyrénées qui a travaillé avec plus de 20 préfets, évoquant le souvenir d'un préfet de droite qui a démissionné lors de l’élection de François Mitterrand en 1981, afin de ne pas « servir un Etat de gauche ». Certains préfets vont préférer démissionner plus tôt que de travailler avec un gouvernement opposé à leurs opinions. Au pouvoir depuis plus de 10 ans, les 700 préfets et sous-préfets ne pourront pas tous être remerciés suite à l’arrivée de François Hollande au pouvoir.

 

Bernard Squarcini, patron de la DCRI

 

Au niveau de la police nationale, certains hauts fonctionnaires vont sans doute se faire remercier. Jugés trop proches du président sortant, Frédéric Péchenard, patron de la police et Bernard Squarcini patron des renseignements (DCRI) risquent de devoir quitter leurs postes. Malgré leurs bons résultats, François Hollande a expliqué que ces deux fonctionnaires « proches de Nicolas Sarkozy » ne pouvaient pas rester en place. A la question : où vous voyez vous en cas de victoire de François Hollande, dans un entretien accordé à l’Express en février, Bernard Squaricini déclare qu’il est un « fonctionnaire républicain. J'ai travaillé avec des ministres de droite et de gauche, Charles Pasqua ou Pierre Joxe. Je vais même vous faire une confidence: je n'ai pas ma carte de l'UMP. Je n'ai que ma carte de police. Je n'ai aucun souci pour la suite. Demain, je peux être ailleurs, y compris dans le privé. Si on trouve meilleur que moi, je cède volontiers ma place ». Le patron des renseignements ne semble pas inquiet sur son avenir même si ses jours à la tête de la DCRI sont comptés, d'autant plus que son nom est mêlé à plus d'une affaire judiciaire. Compétents, ces deux fonctionnaires vont « se faire démissionner » du fait de leur opinions politique alors que leurs aptitudes sont reconnues et appréciées. N’est-il alors pas regrettable que le changement à la tête de l’Etat entraine le départ de personnalités compétentes ?

 

Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale

 

Les dirigeants des entreprises publiques ne sont pas non plus épargnés par le « ménage » souhaité par le président élu. Si ce dernier met en exécution son projet de plafonner la rémunération des patrons du public à 20 fois le SMIC, le pouvoir en place n’aura sans doute pas le temps de remercier les dirigeants qui auront pris les devants et démissionné pour partir dans le privé. La première victime devrait être Henri Proglio, directeur d’EDF jugé trop proche de Nicolas Sarkozy par Michel Sapin et François Hollande et dont la vision du nucléaire est opposée à celle du président. Ce dernier a fait savoir qu’il ne garderait pas « Proglio l’imbroglio ». Mais le patron d’EDF n’est pas le seul qui a du souci à se faire. Ainsi, Alain de Pouzilhac, PDG de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF)  est peu apprécié au PS. « On a peu apprécié la façon dont Pouzilhac a géré son conflit avec Christine Ockrent » assurent les socialistes. «Dans l’audiovisuel, c’est celui qui a le plus à craindre» selon les spécialistes. D’autres patrons restent sous surveillance comme Alexandre de Juniac, nouveau dirigeant d'Air France-KLM et ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Économie ou François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée, nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la BCPE (Banques populaires Caisses d'épargne) ou encore Luc Oursel, nouveau PDG d'Areva. Mais d’autres dirigeants peuvent dormir sur leurs deux oreilles, comme Guillaume Pepy à la tête de la SNCF ou Carlos Ghone chez Renault-Dacia.

 

La guerre entre la droite et déclarée après les résultats de l’élection présidentielle et gare à ceux qui ont été trop proches de Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat. Les socialistes ne pardonneront pas. 

 







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