La rédaction nationale de France 3 redoute une absorption par France 2

La société des journalistes (SDJ) de France 3 s’est réunie aujourd’hui en assemblée générale pour donner suite au référendum organisé le 10 mai par le nouveau bureau de la SDJ. Ce vote a conduit une majorité des journalistes (125 sur les 211 travaillant à la rédaction) ainsi que les techniciens à exprimer leur mécontentement face à une ligne éditoriale qui ne « remplit pas son rôle de service public ». « Ce référendum exprime le ras-le-bol de la rédaction qui se sent de plus en plus laissée pour compte et méprisée par une direction aux méthodes brutales », déclare Khalid Aoutail, secrétaire général de la SDJ.

Face à l’audience de France 2, due notamment à l’élection présidentielle, les journalistes de la chaîne publique se « sentent abandonnés par la direction du groupe » selon Le Monde. « Nous sommes au pied du mur, au bord du gouffre. Aujourd'hui, la rédaction nationale de France 3 va mal. Jamais le malaise psychologique et physique n'a été aussi préoccupant : arrêts maladie, démissions ras-le-bol, saisines de la médecine du travail, du CHSCT ou des prud'hommes », annonce le bureau de la SDJ qui estime que M. Thuillier, directeur de l’information de France Télévision tente de « faire passer en force la réforme de l'audiovisuel public » prévoyant le rapprochement des moyens de production avec France 2.

Toutefois la direction assure qu’elle « comprend les inquiétudes. Mais, tant sur la mutualisation des moyens que sur la ligne éditoriale, il n'y a rien à craindre pour les journalistes » et rappelle que « depuis sa création, France 3 est la chaîne des territoires et des hommes et que l'information régionale vient en complémentarité avec celle de France 2, même si, parfois, il est compliqué de trouver ses marques ».