Vol Rio-Paris : des erreurs techniques et humaines mises en cause

Présenté le 10 juillet aux familles des victimes du vol Rio-Paris, trois ans après l’accident, le rapport a pu être consulté au préalable par une source proche du dossier. Les conclusions sont accablantes pour Airbus et Air France, mis en examen en février 2011 pour homicide involontaire. Ce fut l’une des plus graves catastrophes de l’aviation française. Le crash de l’Airbus assurant la liaison Rio-Paris a couté la vie à 228 passagers  et membres de l'équipage le 1^er juin 2009.

Comprenant 356 pages, le rapport mentionne tout d’abord « perte de données due au givrage des sondes Pitot une procédure d'urgence inadaptée dans ce cas, mais également une absence de réaction appropriée de l'équipage ou encore un manque de suivi des incidents depuis 2004 ». Les conclusions évoquent ensuite des procédures d'urgence inadaptées, auxquelles se sont ajoutées des «conditions de vol défavorables: de nuit, en turbulences et sans références visuelles». En outre, le commandant de bord est visé par ce rapport. Celui-ci n’aurait pas « assumé ses responsabilités managériales» et «a inhibé la volonté de bien faire du copilote».

Des modifications techniques sont également mises en cause car « elles n'ont pas été suivies d'analyse de sécurité » et des «spécifications de certification (CS25) n'ont pas évolué à la suite des incidents de perte d'indications de vitesse depuis 2004». Le rapport sera rendu public jeudi prochain par le Bureau d'enquêtes et d'analyses.