France Société

L’Assurance maladie met fin aux tiers-payants pour les médicaments non génériques

Publié le  Par Julie Catroux

image article

La Caisse primaire d’Assurance maladie vient de décider que désormais les pharmaciens devaient réserver le tiers-payant exclusivement aux patients qui acceptent la délivrance d’un médicament générique.

 

Désormais seuls les patients qui acceptent les médicaments génériques pourront bénéficier du tiers-payant. C’est ce qu’a annoncé en effet la Caisse primaire d’Assurance maladie. Prévue dans la loi depuis 2006 mais rarement appliquée, cette disposition ne satisfait pas l’ensemble du corps médical et les patients. Concrètement, si le patient accepte le médicament générique proposé par son pharmacien, il ne paye pas l’avance et l’Assurance Maladie rembourse directement le pharmacien. Mais dans le cas où il refuse le médicament générique, il devra payer ses médicaments et sera remboursé ultérieurement. 

 

Il est dit que l’Assurance maladie est lourdement endettée et qu’elle cherche à économiser 2,2 milliards d’euros en 2013. En substituant la vente des médicaments dits de marque aux médicaments génériques, la CPAM compte bien faire des économies. Des milliers de personnes en France subissent un traitement lourd nécessitant la prise quotidienne de médicaments. Comment voulez-vous expliquer à ces patients qu’ils ne doivent pas prendre peur et que les médicaments génériques sont soit disant des copies conformes des princeps mais dont le coût est nettement inférieur ?

 

Les avis divergent sur la question. Alors que l’Assurance maladie assure qu’un médicament générique est la copie exacte d’un médicament de marque, qu’il contient le même principe actif et dispense le même effet thérapeutique, certains médecins crient au mensonge et appellent à la vigilance. C’est le cas d’un médecin du Val d’Oise, Yves Simon Loriere, qui dans une lettre adressée à la Sécurité sociale dénonce les doutes qui subsistent sur les médicaments générique.

 

Yves Simon Loriere précise tout d’abord que « les spécialités génériques sont dispensées de fournir les études toxicologiques, pharmacologiques et cliniques habituellement demandées » selon le Vidal, la bible des médecins. En outre, lorsque la sécurité sociale assure que le générique contient le même principe actif, elle est dans le « mensonge ». « Contenir le même principe actif  ne veut pas dire, ipso facto, aussi efficace. Un générique a le droit, LÉGALEMENT (!), d'être 20% moins efficace que le médicament de marque. Personne ne le sait, aucun patient » déclare ce médecin en colère.

 

Yves Simon Loriere souligne également le diktat subit par les pharmaciens. « Je m'élève contre cette dictature de la substitution qui est un droit accordé aux pharmaciens, non une obligation. Mais, dans les faits, la substitution en est une (obligation) pour le pharmacien, car il est lui aussi surveillé et tenu par les Pouvoirs Publics à un objectif en terme de volume de vente de génériques ; et, pour l'encourager, l'Etat lui accorde un avantage financier(…). Ce que les patients ignorent aussi. Voilà pourquoi les pharmaciens, par peur de sanctions, sont si enclins à substituer, et pourquoi, comme je l'ai dit, le médecin n'est plus maître de ses prescriptions ».

 

Alors oui il faut faire des économies. Mais à quel prix ? Les études faites sur l’efficacité des médicaments génériques sont-elles assez poussées ? Alors que l’annonce de la suppression du tiers-payant pour les médicaments de marque crée une polémique sans précédent dans le milieu médical, les patients aussi s’inquiètent. Selon des pharmaciens, « le risque d’erreur est plus important » car il n’y a plus de « double contrôle ». La confusion entre les différents médicaments génériques existe de la part des pharmaciens et peut engendrer de graves problèmes de santé. D'autres questions restent en suspend, pourquoi la règle ne s'applique t'elle pas à tous les traitements ? Par exemple la substitution n'est pas imposée pour les maladies thyroïdiennes ou l'épilepsie, pourquoi y'a t'il des exceptions ?

 

 







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses




Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb