Trois journalistes suédois condamnés après une enquête sur les armes à feu

En octobre 2010, alors que Peter Mangs, accusé de trois meurtres et douze tentatives de meurtres à caractère raciste, faisait régner la terreur à Malmo, un journaliste du tabloid suédois Expressen a voulu mener l’enquête sur la facilité de se procurer illégalement des armes à feu. Après avoir lui même acheté un pistolet semi-automatique et un chargeur, il s’est rendu à son hôtel et contacté la police. Mais l’enquête publiée en 2010 n’a pas plu à la justice suédoise.

Condamnés à des peines de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 30 000 couronnes soit 3300 euros, le rédacteur en chef Thomas Mattson, le reporter Diamant Salihu et le chef d’information Andreas Johansson, les journalistes ont été jugé respectivement d’incitation à commettre une infraction à la législation sur les armes, d’infraction à la législation sur les armes et de complicité d’infraction à la législation.

Les protagonistes ont été interloqués de ce jugement qui va à l’encontre de la liberté de la presse. Comment des journalistes peuvent mener des enquêtes approfondies sans passer parfois outre la législation ? La liberté d’information remise en cause dans cette affaire ne semble pas attendrir les juges qui ont considérés que «même dans ce cadre, les journalistes ne sont pas libres de commettre des crimes dans le but de sortir une histoire » en précisant que les faits qui ont été condamnés sont la possession illégale d’arme et non la publication de l’enquête.

«Nous ne pouvons pas commettre d’acte criminel à titre personnel, mais s’il s’agit de détecter des défauts dans la société, ce qui fait partie de notre mission journalistique, alors on peut le faire», a déclaré Jonas Nordling, président de l’Association des journalistes suédois. Les journalistes souhaitent faire appel de la décision de la cour.