Pierreffite : l'adolescent Rom lynché en juin est sorti du coma

Retrouvé inconscient et gravement blessé suite à un lynchage le 13 juin dernier à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), Gheorghe Franzu C., alias « Darius », 17 ans, est sorti du coma. D’après une information du Journal du dimanche, le juge d’instruction chargé de l’information pour « tentative d’homicide volontaire, enlèvement et séquestration en bande organisée » a pu l’auditionner vendredi. Les médecins de l’hôpital Lariboisière à Paris constataient une nette amélioration de son état de santé depuis plusieurs jours. « Darius » n’était plus maintenu en coma artificiel que par un traitement médicamenteux, donnant le temps à ses graves lésions crâniennes de se résorber. 

Réveillé, il dialogue et reconnaît sa famille et son pronostic vital n’est plus engagé. « C’est très positif, s’est enthousiasmée son avocate, Julie Launois-Flacelière. Il est trop tôt pour évaluer ses séquelles après un mois dans le coma, mais sa mémoire montre des signes encourageants. » Pour le moment, toutes les mesures de précautions sont prises puisque sa chambre d’hôpital est surveillée. Ne parlant pas le français, il a un interprète à sa disposition. Gheorghe avait été retrouvé le 13 juin en fin de soirée dans un chariot de supermarché au bord de la nationale 1, inconscient, défiguré par le sang et les hématomes. Il vivait depuis peu avec sa famille et d’autres Roms dans une maison désaffectée située en face de la cité des Poètes, quartier sensible de Pierrefitt-sur-Seine. Gheorge est en effet arrivé en France peu de temps avant son agression sous une fausse identité et était venu rejoindre ses parents après s’être enfui d’un centre psychiatrique en Roumanie.

Des rumeurs ont rapidement circulé sur l’agression dont il a été victime. Un mois plus tard, les enquêteurs de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis privilégient la thèse d’une vengeance privée mais n’ont pour le moment procédé à aucune arrestation. L’adolescent était suspecté de cambriolages par certains habitants de la cité et aurait fait l’objet d’une expédition punitive. Le campement rom a depuis été déserté, alors qu’il rassemblait 200 personnes. La police, elle, fait face à l’omerta au sein de la cité. Des exploitations de téléphonie et de bandes de vidéosurveillance d’une station de tramway proche sont toujours en cours.