Seine-Saint-Denis (93) Société

Les mères de Saint-Denis se révoltent contre la crise

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Louise Oligny/Le Mone

Le suicide de deux mères de famille il y a quelques semaines en Seine-Saint-Denis a mis en exergue les difficultés et insoutenables que subissent les mères de famille de ce département.

On n'en parle quasiment pas, et pourtant la crise fait des ravages humains, notamment en Seine-Saint-Denis, dans un département où les taux de chômage et de pauvreté atteignent de tristes records. Dans un article récent, le journal Le Monde a tenté d'attirer l'attention sur ces mères de famille du département qui vivent aujourd'hui un véritable enfer.

"Nous devons des fois choisir entre payer le loyer et manger ou se soigner. Tous les jours nous nous battons pour rester debout, pour construire l'avenir de nos enfants. Mais certaines ont tellement subi qu'elles n'arrivent plus à faire face !" écrivent des mères de famille, collectivement, alors que le 17 mars dernier elles ont également mené "une marche de la dignité", ce qui a fait prendre conscience aux élus de la violence concrète de cette crise dont on ne parle presque plus dans la campagne présidentielle.

Comme le relate le quotidien, ce sont les femmes du quartier des Francs-Moisins qui se sont mobilisées, ensemble, pour faire face à la crise, après le suicide de deux femmes du quartier il y a quelques semaines. Elles ont ainsi rédigé une brochure offrant des explications concrètes pour faire face à certaines situations comme les recours en cas de surendettement etc. 

La solidarité donc, contre le sentiment d'angoisse permanent qui habite ces femmes comme l'explique Héléne Zeitoun, directrice du centre de santé, "on parle beaucoup d'insécurité liée à la petite délinquance, dans ces quartiers, mais pas de l'insécurité psychosociale. Ces suicides montrent une désespérance. Les gens ne s'en sortent plus. Pas de travail ou des emplois extrêmement durs et précaires, et les questions qui montent sur l'avenir de leurs enfants...". Un portrait noir que de nombreux témoignages relaient, des familles qui ont rarement la chance de voir rentrer deux salaires dans le foyer, qui doivent souvent prendre en charge leurs parents, dont le montant des retraites est trop faible pour survivre dignement, qui font face à des loyers bien trop élevés et qui ne peuvent plus payer la cantine à leurs enfants. 

Des spécialistes de la santé (dont les propos sont relayés dans le Monde) expliquent même que dans ce domaine "on est revenu à la situation d'après-guerre", faisant le constat que souvent, des crédits à la consommation étaient établis pour payer les frais de santé des enfants tandis que ces mères d'ailleurs très souvent ne se soignent plus ou que le tiers-payant de 6,90 euros par consultation est trop régulièrement payé en plusieurs fois par les familles. Des constats dramatiques, que personne dans cette campagne ne relaient...







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