Seine-Saint-Denis (93) Société

C.Bartolone: Le gouvernement s’attaque à la Seine-Saint-Denis

Publié le  Par Paris Dépêches

image article

La droite va-t-elle opérer une razzia sur les sièges de l’Assemblée nationale ? C’est en tout cas ce que craint la gauche au lendemain de la présentation en Conseil des ministres de la future "carte de France électorale", un document qui présente le nouveau maillage des 577 circonscriptions législatives. D’après la gauche, ce redécoupage favoriserait la droite… Les députés socialistes du 93 dénoncent "une grotesque mascarade dont personne ne sera dupe en Seine-Saint-Denis". Claude Bartolone, député PS et président du Conseil général de Seine-Saint-Denis répond aux questions de Paris dépêches.



Paris dépêches : Avec d'autres députés socialistes de la Seine-Saint-Denis, vous dénoncez "les petits arrangements entre amis" du gouvernement concernant le projet de redécoupage. François Fillon en veut-il à la Seine-Saint-Denis et à ses élus ?


Claude Bartolone : Je ne sais pas si François Fillon en veut à la Seine-Saint-Denis mais il est clair que le gouvernement a, dans ce département, privilégié les petits arrangements politiques, la préservation des bastions de l’UMP et du Nouveau Centre, à la démocratie, la transparence et l’intérêt général.

Et il n’y pas que les socialistes qui dénoncent le caractère inéquitable de ce découpage : la commission-Guéna, dont les membres ont tout de même été nommés par la droite, a elle-même relevé que des écarts importants de population subsistaient dans les propositions de découpage du gouvernement. Ce dernier a préféré balayer d’un revers de la main ces remarques. C’est ensuite le Conseil d’Etat qui a recommandé au gouvernement de revoir sa copie en raison du risque d’inconstitutionnalité du projet.
Pourtant, Alain Marleix, le Secrétaire d’Etat en charge de ce dossier, a préféré passer en force en présentant hier (le 29 juillet, ndlr) un projet de découpage qui ne tient compte ni de l’avis de la commission-Guéna, ni du Conseil d’Etat.

Comment allez-vous vous défendre à l'Assemblée nationale et au Conseil général ?

Nous allons tout d’abord déposer un recours devant le Conseil d’Etat contre ce projet d’ordonnance. Si le texte devait passer en débat devant l’Assemblée nationale, je me battrai avec mes collègues du groupe socialiste pour dénoncer ce découpage qui porte atteinte à l'égalité du vote des citoyens devant la loi et rendra plus difficile les possibilités d'alternance.

Si ce projet devait être adopté, il faudrait pour emporter la majorité des sièges à l'Assemblée que la gauche obtienne désormais plus de 51,3% des voix. A l'inverse, une minorité de suffrages (48,7%) suffirait à la droite.

Comment sensibiliser les habitants du département ? Ce sujet est très technique...

Cela peut effectivement paraître très technique mais il en va de notre démocratie et du pluralisme y compris dans notre département. Nous expliquerons aux habitants que le gouvernement s’attaque à la Seine-Saint-Denis en lui supprimant un poste de député, c’est à dire une voix de moins pour porter les attentes des quartiers populaires. Nous expliquerons aussi aux habitants que le gouvernement a fait de ce projet de découpage une pure opération de complaisance politique, adaptant la carte électorale aux intérêts des députés UMP et Nouveau Centre, sans tenir compte des réalités géographiques et démographiques.

Photographie : © Conseil général de Seine-Saint-Denis







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses




Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb