France Economie

Conso : quand les femmes paient plus que les hommes

Publié le  Par Raphaël Didio

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Flickr - e y e / s e e

D'après une enquête menée par les Georgette Sand, les biens de consommations courantes sont plus chers pour les femmes que pour les hommes...

C’est un peu la nouvelle choc de ce lundi : les femmes paient plus cher que les hommes leurs biens de consommation courante. Une « taxe invisible » qui aurait donc tendance à prendre la gente féminine pour des tartes. Ce n’est pas nouveau, mais lorsque la réalité est aussi frappante, on ne peut que se mettre sur nos grands sabots et faire tinter le glas de l’injustice. Le combat mené par le jeune collectif à l’origine de cette étude, pas aussi rigolo que laisse présager leur petit nom, les Georgette Sand, semble avoir fait mouche puisque dans les arcanes de l’Etat, on s’est retrouvé obligé de réagir et – accessoirement - d’agir.

Le déo rose plus coûteux que le déo noir

Les Georgette Sand, ce sont des trentenaires - femmes et hommes, précisons-le afin que tous les hommes ne soient pas injustement taxés de misogyne/sexiste et autres quolibets du genre – qui sont allés mettre leur nez dans les rayons de commerce les tarifs des produits et service qualifiés de « sexués », soit à destinations des deux sexes. Et donc, à quelques exceptions, les femmes paient toujours plus cher. Géraldine Franck, membre du collectif, explique sa découverte au Parisien « On sait qu'il y a eu des enquêtes aux Etats-Unis et on savait qu'on trouverait des différences... Mais pas autant et pas si rapidement ». Elle ajoute qu’en « En trois heures de balade dans mon quartier, j'avais déjà pris une quinzaine de photos éloquentes... ». Cela s’appelle jeter un beau pavé dans la mare.

Pour se faire une petite idée plus nette de la chose, voilà quelques exemples des trouvailles des Georgette (mais rien ne vous empêchera de faire vos propres conclusions la prochaine fois que vous irez faire vos courses) : un déodorant (rose, tant qu’à faire), coûte 4,15 €, soit 4 centimes que le même déo (noir, plus sobre, plus mâle), coûte 4,11€. Le coiffeur mixte en face du magasin propose lui un shampoing-coupe-brush homme à 8 €, et à 13 € pour les femmes. Le chemisier femme coûte 5 € chez le teinturier contre 4 € pour les hommes. Etc. Ces différences finissent par former « une injustice injustifiable » pour Géraldine Franck.

La taxe rose n'est pas une taxe coquine


« C'est une taxe femme, une taxe rose... Tous les gens à qui on met les exemples sous le nez sont sidérés. Ils nous disent : Je n'y avais jamais pensé, mais bon sang, c'est vrai ». La secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, a posté sur Twitter la photo d’un sachet de cinq rasoirs roses à 1,80 €, à côté d’un sachet identique de rasoirs bleus à 1,72€ avec un petit mot empreint d’humour : « Moi aussi j'y pense en me rasant ». Elle a ainsi annoncé au Parisien avoir relayé cette « injustice » au ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Ce dernier doit lancer une enquête sur ces écarts tarifaires. 

Les experts en marketing, eux, n’en démordent pas « les femmes sont prêtes à payer plus ». En attendant, une pétition adressée à Monoprix frôle les 20 000 signatures. « Notre prochaine étape, ce sont les grandes chaînes de coiffure, annonce Géraldine Franck. Qui peut encore croire que toutes les femmes ont les cheveux longs et tous les hommes la boule à zéro ? » A défaut de la coiffe, c'est bien un short que Jean-Louis David et Franck Provost risquent de se faire tailler. 







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