France Economie

Alstom : les patrons de Siemens et Mitsubishi à l’Elysée pour présenter une offre commune

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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thierry llansades - flickr

Les dirigeants étaient à l’Elysée pour convaincre que leur offre commune est supérieure à celle de General Electric. A moins d’une semaine de l’expiration de l’offre de l’Américain, la concurrence bat son plein.

Dans le match qui oppose General Electric et le duo Siemens-Mitsubishi pour la reprise d’Alstom, l’Etat français joue les arbitres. Les dirigeants de l’entreprise allemande, Joe Kaeser, et nippone, Shunichi Miyanaga, ont passé un oral devant le président de la République François Hollande à l’Elysée ce mardi 17 juin. Quelques heures auparavant, les deux patrons avaient présenté leur offre de reprise d’Alstom devant les ministres Arnaud Montebourg (Economie) et Ségolène Royal (Ecologie). Ils se rendront ensuite à l’Assemblée nationale pour rencontrer la commission des Affaires économiques.

Deux offres pour un contrat

Autant dire que l’offre déposée par le tandem germano-nippon suscite toutes les attentions en France, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Il faut dire que l’enjeu est de taille : trancher entre deux offres pour céder l’un des fleurons de l’énergie française. D’un côté, celle de l’américain General Electric qui a longtemps tenu la corde grâce à une offre en cash d’une valeur de 12,35 milliards d’euros, de l’autre l’allemand Siemens et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Cette dernière a la particularité de jouer sur la stratégie industrielle que sur les billets de banque. L’Allemand récupérerait en effet les activités de turbines à gaz pour 3,9 milliards d’euros. Le Japonais s’emparerait pour 3,1 milliards d’euros du reste des activités de la branche énergie d’Alstom, à savoir les réseaux intelligents, les turbines hydrauliques et les turbines à vapeur, utilisées dans les centrales nucléaires françaises.
 

A lire : Alstom : le jeu des promesses de General Electric et Siemens
 

Autrement dit, une offre en cash de 7 milliards d’euros, mais qui valoriserait l’activité énergie d’Alstom à 14,2 milliards d’euros, soit une somme supérieure à l’offre de General Electric. Par ailleurs, MHI propose, pour rassurer les pouvoirs publics désireux de préserver l’indépendance nucléaire française, un partenariat avec la France sur les turbines à vapeur. Enfin, Alstom récupérerait le secteur des transports de Siemens pour « créer un champion européen du ferroviaire », selon Joe Kaeser.

L’emploi dans la balance

De son côté, General Electric pouvait se targuer de promettre la création de plus de 1 000 emplois en France si son offre était choisie. Mais Siemens/MHI a décidé de s’aligner sur son concurrent en émettant la même promesse. Pour récupérer l’ensemble du pôle énergie d’Alstom, ce qui permettrait de ne pas démantelé l’entreprise française, GE pourrait améliorer son offre d’ici lundi. Mais elle ne surenchérira pas. L’américain pourrait plutôt envisager de proposer, comme ses concurrents, de créer une coentreprise dans le transport ainsi qu’une alliance industrielle sur les turbines à vapeur.
 

La décision du conseil d’administration va être scrutée de près. Et si le gouvernement assure qu’il « n’a pas de préférence », il devrait essayer de peser de tout son poids pour favoriser l’offre qui préservera à la fois les emplois, mais aussi l’intérêt stratégique du pays dans le secteur de l’énergie.

 


Siemens veut créer un «champion du ferroviaire... par 20Minutes







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