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Ces milliards virtuels qui font les bonnes fortunes des marchés

Publié le  Par Un Contributeur

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Tout va bien ! Le CAC 40 a dépassé les 4 000 points, Wall Street part en flèche... Alors qu'on est en pleine récession ! Que doit-on comprendre ? Par Antoine Laray

 

 
Quelques esprits chagrins diront, en effet, que l’Europe est en récession et que même, il serait peut-être salutaire d’interdire aux millions de chômeurs de lire la presse économique et financière, tant ils risquent de mal interpréter les mouvements erratiques des indices boursiers.
Quel était l’actualité économique de ce lundi ? Yahoo qu’il est inutile de présenter, vient de racheter le service de blogs Tumblr. Combien ? Cash 1,1 milliard de dollars (855 millions d'euros), soit un cinquième de sa trésorerie, pour racheter une société créée il y a seulement cinq ans et sur laquelle il compte pour rajeunir son audience et trouver un nouvel élan dans les réseaux sociaux. Le chiffre d'affaires de Tumblr n'a pas dépassé 13 millions de dollars en 2012 selon plusieurs médias. La société, basée à New York, ne publie pas ses résultats financiers. Pour l’instant, elle ne fait pas non plus de bénéfices. Si on voit mal comment Yahoo pourra rentabiliser cette opération, le titre Yahoo prenait 1,78% à la mi-séance du Nasdaq américain, mardi 21. Les marchés ne sont donc pas inquiets.
 

La caverne d'Alibaba

 
Si l’on veut espérer trouver une explication à ce qui ressemble fort à une grande manoeuvre, regardons vers là où lorgnent les marchés, la Chine, et en particulier le site de commerce en ligne Alibaba. Le site chinois prépare une introduction en Bourse qui se chiffrera en dizaines de milliards de dollars. La plupart des experts estiment sa valeur à 70 milliards de dollars, certains avançant même le montant de 100 milliards. Et Yahoo en Asie a une participation de 24% dans le site de commerce en ligne Alibaba.
Bref ! Si l’opération réussit, ce sera l’ensemble du jeu de Yahoo qui s’en trouvera bénéficiaire.
Le paradoxe de ce monde de crises, est que si les liquidités existent, internet, le luxe, etc., on peut s‘interroger sur le rôle qui leur est dévolu : faire tourner une économie virtuelle ou alimenter une économie réelle.
Tenez, un exemple ! Alstom, vous savez le TGV, le métro… Eh bien, début mai, Alstom a publié ses résultats. Il en va ainsi tous les trimestres. Du solide, puisque le groupe a enregistré pour 23,77 milliards d’euros de nouvelles commandes sur l’exercice, en hausse de 10 %. En plus, le groupe annonce un « cash-flow », (c’est-à-dire des liquidités) redevenu positif… Et alors ? Le cours a clôturé en chute de 11,8 %, à 28,4 euros sur un marché en léger progrès (+0,37 %). Alstom manquait d’ambition et son activité trimestrielle était jugée trop faible, signant ainsi la plus forte chute du CAC 40. Les milliards même virtuels de la Toile sont assurément plus amusants.

 
Antoine Laray est journaliste économique et financier






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