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Le Tour de A à Z

Publié le  Par Un Contributeur

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Notre spécialiste cyclisme, Jacques-Henri Digeon, a eu l'idée d'un étonnant dictionnaire. Pour bien marquer cette superbe édition de la Grande Boucle.

 
A comme… AG2R La Mondiale. C’est l’année de l’équipe dirigée par Vincent Lavenu. . Victoire à Paris-Nice pour le Colombien Betancur, succès de Jean-Christophe Peraud au Critérium international Et un Tour enthousiasmant :  2e place derrière l’Italien Nibali pour ce même Peraud (voir aussi à J), 6e place pour Romain Bardet (à 2’’ du Top 5 !), seulement âgé de 23 ans, victoire d’étape pour Biel Kadri à Gérardmer (et également 1er au passage du Tourmalet) et Prix d’équipe … Créé en 1992, ce groupe professionnel qui porte le nom d’AG2R La Mondiale depuis 2008 (après Chazal, Casino et AG2R Prévoyance) fait désormais partie du gratin du peloton international. Chapeau !
 
B comme… Bretagne-Séché Environnement. Aux couleurs de la Bretagne, la petite dernière des équipes françaises a fait honneur à l’invitation des organisateurs d’Amaury Sport Organisation (ASO). Ses coureurs ont su « montrer le maillot » dans les échappées et les deux frères Feillu ont réalisé de bonnes choses : Brice a souvent suivi les meilleurs en montagne pour finalement se classer 16e  du classement final et Romain, même s’il n’a plus sa pointe de vitesse d’il y a quelques années, a su se placer dans les sprints. Et l’équipe termine au complet !
 
C comme… Chutes. Dans son fief de Harrogate, Cavendish, joue un peu trop des épaules… et se vautre ; Froome, les yeux rivés à son compteur-capteur de puissance (SRM) et à son pédalier et « accro » à l’oreillette ne roule pas trop droit… et va trois fois (en deux jours) au tapis ;  Contador , pourtant réputé adroit et bon descendeur, se fait surprendre  par un trou… et se fracture le tibia ;   Talanski, vainqueur du Dauphiné, tourne la tête en plein sprint à plus de 70 km/h… et s’explose à 30 mètres de la ligne. Et beaucoup, beaucoup d’autres gamelles, moins médiatiques, mais qui interrogent sur la concentration des coureurs…
 
D comme… Dix-neuf jours en jaune. C’est le score éloquent de l’Italien Nibali. Les deux autres coureurs à avoir porté le Maillot Jaune sont l’Allemand  Marcel Kittel (1re étape) et le Français Tony Gallopin (9e étape).
 
E comme… Echappée. La plus belle, celle de l’Allemand Tony Martin (Omega Pharma), auteur d’un long raid solitaire de 60 km dans la 9e étape qu’il a remportée à Mulhouse. On n’oubliera pas non plus, la chevauchée du Français Biel Kadri (AG2R) vainqueur en solitaire à Gérardmer après avoir lâché ses compagnons d’échappée.
 
F comme… Français. Ca aurait pu être C comme Cocorico ! Trois Français dans les 10 premiers dont deux sur le podium, il faut remonter à 30 ans en arrière (1er Fignon, 2e  Hinault 7e Pascal Simon en 1984) pour une aussi belle performance des coureurs de l’Hexagone. Ils ont forcé l’enthousiasme du public mais aussi le respect du peloton qui a vu là le résultat de l’excellente formation « à la Française ». La preuve, excepté Peraud (37 ans), ce sont surtout les jeunes qui se sont mis en évidence : Bardet, Gallopin, Pinot, Rolland, Kadri sans oublier Bryan Coquard, 3e du classement par points derrière  Peter Sagan et devant Kristoff et Kittel ; et encore Nicolas Edet, Cyril Lemoine, Cyril Gautier…
 
G comme…Gallopin. Le 14 juillet a été la journée des Tony. Tony Martin, vainqueur de l’étape (voir à E) et, surtout, Tony Gallopin, arrivé dans ce qu’il restait de l’échappée 2’45’’ plus tard s’emparait du Maillot Jaune à Mulhouse . Il le rendra le lendemain à Nibali dans l’étape des Belles-Filles avant de remporter le 16 juillet une superbe victoire d’étape à Oyonnax en faussant compagnie au peloton et en résistant au rush des sprinters. Ce Maillot Jaune a fait pleurer son oncle Alain, directeur sportif de l’équipe Trek.
 
H  comme…Hautacam. Dernière étape de montagne, dernière arrivée au sommet. C’est là que Vincenzo Nibali a  tenu à affirmer définitivement sa supériorité. Laissant ses dauphins s’expliquer pour le podium, le « Requin de Messine » a terminé seul après avoir repris Nieve à 8,5 km de l’arrivée pour s’imposer avec 1’10’’ sur Pinot. Comme un couronnement.
 
I comme… IAM Cycling. L’équipe suisse, nouvelle venue dans le peloton international est restée modeste dans ses ambitions du fait de la perte de son leader Mathias Franck. Mais elle a su se montrer grâce à Sylvain Chavanel, plusieurs fois à l’attaque et 8e  du contre-la-montre, et au Suisse Martin Elmiger, auteur de cinq longues échappées, et qui a échoué pour le titre de Super Combatif face à l’Italien de Cannondale De Marchi..
 
J comme…JCP. Malgré  ses 37 ans, Jean-Christophe Peraud est un coureur neuf. Il n’est professionnel sur route que depuis 2010. Avant cela, il avait longtemps collectionné les honneurs en VTT dont un titre de vice-champion olympique de VTT (à Pékin). Mais il voulait tout connaître du vélo. Dur au mal, endurant, excellent rouleur, grimpeur il a en plus un sens aigu de la course, sait s’adapter à toutes les situations, gère ses temps faibles autant que ses temps forts. En étant le seul à « résister » deux fois à Nibali, il a réalisé (comme son équipe AG2R) un Tour parfait couronné par une remarquable 2e place. Et maintenant, il avoue être intéressé par le Giro. Quel tempérament !
 
K comme…Kittel.  Avec quatre succès d’étape (à Harrogate, 1re, Londres, 3e  Lille 4e et aux Champs-Elysées, 21e), l’Allemand Marce Kittel s’est affirmé comme le meilleur sprinter mondial du moment. Mais il laisse le Maillot Vert à Sagan… qui n’a pas remporté d’étape (voir à S). Peut-être faudrait-il revoir le règlement ? .
Et comme Kwiatowski. Auteur d’un excellent début de Tour, porteur du maillot blanc de Meilleur Jeune, le Polonais d’ Omega Pharma a craqué dans la troisième semaine, régulièrement largué dans les ascensions pyrénéennes, terminant même 162e sur 164 à Hautacam à plus de 32’ de Nibali !
 
L comme…Loin, très loin. Premier Chinois à participer au Tour de France, Cheng Ji  a terminé dernier, à près de 6 heures de Nibali. Mais qu’importe, le coureur de l’équipe Giant qui a vécu un difficile apprentissage dans la plus grande course du monde est un précurseur pour son pays. Son but était de rallier Paris ; il l’a fait en prenant même un tour de retard sur les Champs-Elysées… Mais comme l’a dit un jour Bernard Hinault, de retour d’un voyage de promotion en Chine : « Vous verrez, quand les Chinois vont s’y mettre… ».
 
M comme… Mangeas. 1974 – 2014 Daniel Mangeas, c’est 40 ans de Tour de France à présenter les coureurs, à animer les arrivées avec passion et une voix inimitable. Et surtout un ardent défenseur du cyclisme même dans les heures les plus sombres. Des histoires de vélo par centaines, des anecdotes plus savoureuses les unes que les autres… Et en plus, un vrai chic type. Il va manquer au Tour, c’est certain
 
N comme… Nibali bien sûr ! Victoires à Sheffield, aux Belles Filles, à Chamrousse et à Hautacam. Vicenzo Nibali a été opportuniste sur les pavés qu’il découvrait, n’a jamais été en difficulté en montagne, a toujours résisté aux attaques avant d’imposer son rythme pour grapiller chaque fois quelques précieuses secondes. Avant le bouquet final à Hautacam. Mais il a surtout marqué ce Tour de son empreinte : sang froid et sérénité, panache et lucidité. Il entre dans cercle des très grands avec ses victoires et podiums dans les trois grand tours : Vuelta 2010 (2e en 2013), Giro 2013 (2e en 2011), Tour 2014 (3e en 2012) et rejoint ainsi Anquetil, Gimondi, Merckx, Hinault et Contador. Respect.
 
 
O comme… Orica. Un Tour transparent pour l’équipe australienne Orica Greenedge  avec un premier coureur classé à la 67e  place et quelques rares présences dans les échappées. Seul « fait d’armes », un de ses coureurs aurait traité Kevin Reza (Europcar) de « sale nègre »…
 
 
P comme … Pavés.  Certes Nibali s’y est révélé lui qui découvraient les pavés du Nord. C’est aussi là qu’il a commencé de construire son succès. Mais c’est surtout avant d’y arriver que la sélection s’est faite avec les nombreuses chutes aux ronds-points rendus glissant par la pluie. Un beau vainqueur, Lars Boom, à Arenberg.
 
Q comme… Questions. Et si Froome et Contador n’étaient pas tombés ? Quel Tour aurions-nous vécu ? Nibali aurait-il gagné ? Les Français auraient-ils été aussi brillants ? (voir aussi à X)
 
R comme…Réponse. La réponse aux questions précédentes, c’est, pour paraphraser Bernard Hinault : « Ils sont tombés, mais ils n’avaient qu’à pas… »
 
S comme…  Sagan. Peter Sagan a remporté le Maillot Vert du classement par points, mais sans avoir gagné d’étape (voir aussi à K). Toujours placé, mais toujours batttu., le Slovaque a manqué chaque fois d’un petit brin de réussite  (et même un jour à Nancy d’un quart de demi boyau…) pour faire fructifier ses  talents de sprinter-finisseur . Et pourtant ses équipiers de Cannondale n’ont pas ménagé leurs efforts.
 
T comme… Tinkoff. L’abandon de Contador dans les Vosges aurait pu déstabiliser l’équipe. Bien au contraire ! Les hommes de Bjarne Riis se sont libérés, remportant trois étapes avec l’Australien Michael Rogers (Bagnères-de-Luchon)  et le Polonais Rafal Majka (à Risoul  et au Plat d’Adet), ce dernier remportant le maillot à pois de Meilleur Grimpeur. 
 
U comme… Un seul chrono. Une seule étape chronométrée, c’est une première depuis….1952. Située l’avant-dernier jour, c’était un bon choix pour le suspense. Qui plus est cette année !. Nibali était hors de portée pour la victoire finale. En revanche, la lutte pour le podium et le Top 5  s’y est jouée entre les Français Pinot, Peraud, l’Espagnol Valverde  et l’Américain Van Garderen, ce dernier soufflant la 5e place à Bardet pour 2’’. 
 
V comme… Voeckler. Le coureur français le plus populaire n’a plus ses jambes d’il y a quelques années. Il a eu beau sauter dans quelques échappées, ses attaques ont manqué de jus et il n’a pas eu l’occasion de montrer son savoir-faire tactique. Une 2e place quand même à Bagnères-de-Luchon où il avait déjà gagné deux fois.
 
W comme… Wiggins. Le vainqueur du Tour 2012, n’a pas été retenu dans l’équipe Sky qui misait tout sur Froome, lauréat en 2013. Hélàs ! Froome …L’équipe britannique peut peut-être s’en mordre les doigts (voir aussi à Z) car Wiggins (en vue sur le dernier Paris-Roubaix) est quand même plus adroit que son compatriote, possède probablement une meilleure culture du vélo et donc un meilleur sens tactique. Mais le reverra t-on sur route lui qui annonce vouloir privilégier la piste ?
 
X comme… X. C’est l’inconnue de la course. Ou d’autres questions… sans réponse. Sans chute, Contador aurait-il eu les moyens de combler le retard de 2’34’’ sur Nibali ? Aurait-il pu éléver son niveau pour combler ce handicap ? Aurait-il pu dynamiter la course avant les dernières ascensions ?
 
Y comme… Y’en a marre. Certes, le cyclisme est un sport populaire et le Tour un grand spectacle. Mais, malgré les messages de prudence et la majorité du public qui encourage les coureurs, il y a toujours autant d’abrutis pour courir à côté des coureurs en montagne, pour leur taper dans le dos, les asperger de l’eau glacée au sommet du Tourmalet ou les prendre en photo au risque de les faire tomber !. Il y en a même un qui a traité Voeckler de "fainéant" dans la montée de Chamrousse. Le Français s’est alors arrêté au grand étonnement de l’abruti (crétin ?)… qui a vite ravalé son insulte…
 
Z comme… Zéro pointé.  Attribué à l’équipe Sky, victorieuse en 2012 et 2013 avec Wiggins et Froome.  L’équipe britannique sans Froome, hors-jeu avant les pavés, et avec un Porte défaillant après avoir fait illusion, n’a rien ramené sinon un prix de la Combativité pour Nieve à Hautacam et une très modeste 7e place au classement par équipe. Sublimé par les succès de Wiggins (2012) et Froome (2013), l’organisation soit disant novatrice de l’équipe de Dave Brailsford doit peut-être revoir sa copie. 
 
Jacques-Henri Digeon est journaliste sportif
 
 






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