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Quand les Bleus nous font rêver

Publié le  Par Raphaël Didio

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Flickr - korobokkuru

La belle victoire de la France contre le Honduras (3-0) dimanche soir à Porto-Alegre pour son premier match dans cette coupe du Monde présage d'une belle compétition. Si la prudence reste de mise, l'optimisme est bien à l'ordre du jour.

Le résultat en lui-même n'est peut-être pas impressionnant, mais il a le mérite d'avoir été conclu avec la manière, beaucoup d'envie et une grande sérénité 90 minutes durant. 3-0 en match d'ouverture contre le Honduras (33e au classement FIFA), certes réduite à 10 après l'exclusion de Wilson Palacios juste avant la mi-temps, cela donne des motifs d'espoirs. Rien ne sert de réduire cette équipe hondurienne au rang d'équipe faire-valoir. Disposant d'un groupe de joueurs expérimentés, sa tactique d'usure mentale et physique n'aura pas suffit à faire plier les Bleus qui ont su rester concentrés, malgré un écart de Paul Pogba peu après la demi-heure de jeu qui aurait pu coûter très cher.


Une erreur de déconcentration qui a donné la sensation d'un léger flottement dans l'esprit des joueurs. Dans les minutes qui ont suivi, le jeu a paru plus décousu, plus haché alors que les Français avaient jusque là eu des belles occasions, dont deux barres transversales, avec un jeu rapide et porté sur l'offensive. Mais voilà, rien n'a semblé ébranlé ce groupe France, emmené d'une main de maître par Karim Benzema et Patrice Evra, "doyens" de cette sélection depuis le forfait de Franck Ribéry. Le premier, notamment, impressionne. L'attaquant du Real Madrid a enfin pris ses responsabilités au sein de cette équipe, qui apprend de mieux en mieux à jouer avec et, surtout, pour lui.

Benzema au mental


Son penalty, dans un premier temps, n'était peut-être pas le plus évident à tirer de sa carrière. Poussé dans le dos par Palacios, Paul Pogba s'effondre dans la surface. Un penalty logique qui s'en suit d'une double sanction. Un second jaune pour l'ancien joueur de Tottenham, synonyme de rouge, qui sèche quasiment tout espoir pour le Honduras d'espérer au moins un score nul... si Benzema ouvre le score. S'en suit alors de très longues secondes qui retarde l'application de la sentence,. Tout était réuni pour que Benzema le manque : premier match à un Mondial, pression palpable, contestation des Honduriens... Mais non. Un contrepied parfait et un ballon qui file dans la lucarne. Benzema est entré dans son Mondial. La France aussi.


Alors Benzema embraye. Au retour des vestiaires, il réceptionne un amour de ballon de Cabaye dans le dos dans la défense . Il ouvre bien son pied gauche... mais tape le poteau ! Le ballon poursuit sa trajectoire en longeant la ligne de but, avant que le gardien hondurien ne pousse malencontreusement le ballon derrière sa ligne puis tente le sortir in-extremis. Mais le ballon a-t-il  passé la ligne intégralement ? S'en suit un rocambolesque imbroglio et l'utilisation pour la première fois de la compétition de la "Goal line technology". Le nouveau système de la FIFA a tranché. Le ballon a bien franchi la ligne, sans aucune contestation possible, même si cela n'a pas empêché le sélectionneur Luis Suarez de s'égosiller durant une ou deux bonnes minutes avant de se rendre à l'évidence après avoir vu les images sur écran géant...

Et si la France y allait ?


Si ce but n'a logiquement pas été accordé à Karim Benzema, il se devait visiblement de faire honneur à son rang de star attendu au tournant durant ce Mondial. A la 72e minute, il crucifie Noel Valladares d'une lourde frappe qui se loge sous la barre transversale. Premier match en coupe du Monde, premier doublé. La France entière s'anime alors et s'empreint d'un optimisme démesuré. Et si les Bleus allaient jusqu'au bout ? 


Peu d'équipes ont réellement impressionné depuis le début de la compétition, à l'exception des Pays-Bas après la raclée infligée aux Espagnols, champions du monde et double champions d'Europe en titre, voire des Italiens, qui ont su gérer une équipe d'Angleterre ambitieuse mais peu réaliste. Les Brésiliens sont chez eux mais ont paru crispé lors du match d'ouverture contre la Croatie entachée de deux fautes d'arbitrage. Reste l'Allemagne, voire le Portugal, qui débutent tous deux  leur compétition en s'affrontant cet après-midi à 18h.

L'homme clé : Didier Deschamps


On ne le répète pas assez, mais cette équipe de France peut aller très loin, grâce à plusieurs éléments clés. Sur le front de l'attaque, Karim Benzema prend ses responsabilités en tant que leader technique. A ses côtés, Griezmann  apporte sa fraîcheur et ce soupçon d'originalité dans les prises de risque offensif des Bleus et l'inattendu Valbuena, désormais titulaire incontestable, se montre très précieux sur coups de pied arrêté et dans les petits espaces. Au milieu, le trident Cabaye-Pogba-Matuidi parfait ses automatismes et promet du très haut niveau. 


Les latéraux Evra et Debuchy n'hésitent pas à avaler des kilomètres pour apporter un soutien suffisant en attaque tout en restant attentif défensivement. La paire Varane-Sakho, elle, n'a pas vraiment eu d'adversaires à sa mesure pour l'instanyt mais les deux profils semblent faits pour évoluer ensemble, le premier apportant sa science du placement et sa justesse technique, tandis que le second est plus porté sur les duels. Mais surtout, on oublie l'atout numéro un des Bleus : Didier Deschamps, sélectionneur convaincant, meneur d'hommes incontesté et incontestable. Accessoirement, capitaine de l'équipe de France championne du monde en 98 et entraîneur d'un surprenant AS Monaco en 2004 qui est parvenu jusqu'en finale de la Ligue des Champions... 

Alors rendez-vous vendredi 20 contre la Suisse, premier vrai test des Bleus et surtout match faisant déjà office de "finale" de ce groupe. Ca promet. Surtout, que, pour la première fois de ce Mondial, la "Marseillaise" devrait retentir puisque la sono du stade de Porto Alegre n'était pas en état de marche et donc, pour la première fois de l'histoire de la coupe du Monde, aucun hymne national n'a pu être entonné. Espérons que ce sera une source de motivation supplémentaire pour la bande à Dédé !







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