Euro 2012 : Allemagne-Italie, la finale avant l’heure ?

 

Ce sont les deux équipes les plus en forme de la compétition qui vont batailler ce soir pour accéder en finale de cet Euro 2012. L’Allemagne, finaliste de l’édition 2008, troisième de la dernière Coupe du Monde, a cette fois de grands motifs d’espoirs pour aller au bout. L’équipe est beaucoup plus mature qu’auparavant : jeune mais expérimentée, disciplinée et surtout capable de se projeter vers l’avant avec une facilité déconcertante.

 

Seule équipe victorieuse de tous ces matchs dans cet Euro, restant sur 15 victoires d’affilées en matchs officiels, la Mannschaft dispose d’un avantage net d’un point de vue fraicheur : non seulement Joachim Löw a fait tourner son effectif face à la Grèce avec Reus, Schürrle et Klose qui récupéraient les places de Podolski, Müller et Gomez, mais elle dispose d’un calendrier beaucoup plus favorable puisqu’elle a joué vendredi tandis que l’Italie a joué dimanche face à l’Angleterre et a dû aller jusqu’aux tirs au but.

 

Mario Gomez devrait faire son retour à la pointe de l’attaque ce soir. Photo : Thomas Bohlen/Reuters

 

Toutefois, il ne faut pas omettre quelques points faibles à cette équipe d’Allemagne : des lacunes défensives avec un manque de concentration déconcertant sur certaines phases de jeu et beaucoup de temps faibles qu’elle n’arrive pas à bien gérer face aux équipes d’un niveau similaire (Portugal/Pays-Bas). Face à une Italie très joueuse, loin du cliché du Catenaccio qui lui colle à la peau depuis des lustres, elle ne pourra pas se permettre ces moments de relâchement.

 

L’Italie, bête noire de l’Allemagne

 

En face, l’Italie a également de beaux arguments à faire valoir. D’un point de vue historique déjà : en 31 rencontres entre les deux nations, les Transalpins ont remporté 14 matchs contre 7 et 9 résultats nuls. Pis encore, les Allemands n’ont jamais gagné le moindre match contre l’Italie dans un tournoi majeur en 7 rencontres (3 défaites et 4 nuls). Le moment idéal pour conjurer le sort ? Rien n’est moins sûr, car la Squaddra, bien que déployant un jeu surprenant et chatoyant depuis le début de la compétition, grâce entre autre à son maestro Andrea Pirlo, devra peut-être faire sans plusieurs de ses éléments clés.

 

Trois joueurs sont ainsi incertains : Chiellini, De Rossi et Abate, tous les trois touchés. Si ce dernier devait déclarer forfait, Cesare Prandelli devra composer sans véritable arrière droit de métier puisque Maggio est suspendu. Toutefois, en cas de forfaits des deux premiers, l’Italie dispose de joueurs tout à fait capables de réaliser l’intérim. Barzagli a parfaitement remplacé Chiellini face à l’Angleterre, et De Rossi, bien que monstrueux depuis le début de la compétition, pourrait être suppléé par le Parisien et non moins talentueux Thiago Motta. Cesare Prandelli a démontré qu’il pouvait s’adapter à toutes les circonstances et à tous les systèmes de jeu. Face à l’Espagne, il a surpris son monde en adoptant un 3-5-2 qui a complètement déstabilisé la Roja. A noter qu’en 14 rencontres officielles sous Cesare Prandelli, l’Italie n’a encore concédé la moindre défaite.

 

Andrea Pirlo, incontestablement le meilleur joueur de cet Euro 2012. Photo : Reuters

 

Enfin, l’Italie est l’équipe ayant le plus effectué de tirs dans cette compétition avant ces demi-finales avec 88 tentatives.  Mario Balotelli est d’ailleurs le second joueur derrière Cristiano Ronaldo à avoir tenté sa chance (20 tirs). On devrait retrouver « Super Mario » à la pointe de l’attaque ce soir, qui a réalisé un match complet face à l’Angleterre en ayant pesé constamment sur la défense, bien que la réussite l’ait fuie. Mais contre une Allemagne bien plus portée vers l’avant que les Anglais, Balotelli a toutes ses chances de faire très mal.

 

Verdict ce soir à 20h45 à Varsovie, où l’on devrait assister à une toute autre rencontre que l’ennuyeux Espagne-Portugal d’hier soir. Un match spectaculaire est attendu. Espérons que les deux équipes ne nous feront pas mentir.

 

Raphaël Didio