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Euro 2012 : Le règne Espagnol

Publié le  Par Un Contributeur

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L’Espagne était trop forte, l’Italie malchanceuse et essoufflée. Au terme d’une partie à sens unique remportée presque trop facilement, 4-0, la Roja conserve son titre, effectuant ainsi un triplé historique. - Par Raphael Didio

 

 

Elle était pourtant belle, l’histoire, avant le début du match. Plongée au cœur du scandale du Calcioscommesse, la sélection italienne abordait cet Euro avec une épée de Damoclès. Il fallait laver l’affront, se faire pardonner ces maladresses auprès de la nation. En arrivant jusqu’en finale, les Italiens ont bien plus que rempli leur contrat, prouvant match après match qu’ils ne venaient pas dans cet Euro les mains dans les poches en affichant une combattivité exemplaire, rompant définitivement le symbole de cette Italie tricheuse et dont la marque de fabrique est injustement étiquetée « Catenaccio » depuis les années 90.

 

C’est peut-être ce qui arrivera d’ailleurs à l’Espagne, dans vingt ans, quelle que soit son niveau de jeu, le « Titi-Taka » ou « Toque » sera imprimée dans les têtes. L’Espagne, à l’identité de jeu calquée sur Barcelone, est sans aucun doute la meilleure sélection mondiale de tous les temps. Son style paresseux, ennuyeux, agaçant tout au long de la compétition, remportant des matchs poussivement sans proposer une réelle animation de jeu, a finalement pris tout son sens hier soir à Kiev. 

 

L’Espagne seul au monde ? Photo : AFP

 

 

C’est comme si les Espagnols, tellement conscients de leur supériorité, n’avaient pas besoin de forcer leurs talents, ni leurs ressources physiques, pour aller chercher une victoire face à des adversaires plus faibles – et ils le sont tous. Mais pour cette finale, c’est comme si les Espagnols cherchaient à mettre un point définitif à toutes les critiques qui fusaient à leurs égards. Et quel meilleur moyen de marquer les esprits que d’infliger un cinglant 4-0 en finale de l’Euro face à l’Italie ?

 

L’Italie à bout de souffle

 

Les Italiens avaient trop donné face à l’Angleterre et l’Allemagne pour aller titiller encore une fois l’Espagne. Lors de leur première rencontre en poule, les Italiens avaient surpris ces Espagnols mal rentrés dans la compétition, se cherchant encore quelques automatismes pendant que Del Bosque se tâtait encore pour savoir qui il mettrait à la pointe de l’attaque. Mais cette fois, l’Italie a craqué bien trop tôt.

 

Même pas eu le temps de se mettre dans le bain, tout juste le temps d’apprécier un premier quart d’heure où le seul fait de jeu notable est une frappe de Xavi aux vingt mètres, que voilà Fabregas qui s’engouffre dans la surface de réparation, parvient à gérer la menace Chiellini avant d’adresser un centre rageur qui se pose pile sur la tête de David Silva - 1m72. Le match était lancé, les Italiens sonnés, la messe était déjà dite. Pirlo constamment privé de ballons tout le long du match, il n’a pu que constater l’ampleur des dégâts et l’amas de poisse qui s’abattait sur ses coéquipiers. Cinq minutes plus tard, Chiellini blessé devait laisser sa place à Balzaretti. 

 

Jordi Alba après avoir inscrit le second but espagnol. Photo : AFP

 

 

Les Espagnols ont ensuite tranquillement géré ce but, laissant parfois le ballon aux Italiens qui n’en savaient que trop faire, Balotelli dézonant sans cesse pour proposer des solutions, Cassano et Marchisio jouant à Casper et jamais personne pour rentrer dans les seize mètres de San Iker. Seuls quelques coups de pieds arrêtés ont permis à Casillas de s’employer au moyen de quelques envolées pour rappeler qu’il était le seul maitre des airs dans sa surface.

 

Et puis la 41ème minute et une contre-attaque espagnole bien sentie par Jordi Alba. Le nouvel arrière gauche du Barça était Rocket Man, lancé à tout azimut vers le but de Gigi Buffon grâce à une passe lumineuse de Xavi et trompait le portier Italien d’un simple intérieur du gauche. La défense Italienne, à l’image de Bonucci, ne semblait pas en mesure de répondre aux assauts espagnols.

 

Plié à la mi-temps

 

En seconde mi-temps, Prandelli décidait de sortir Cassano pour Di Natale. Le match s’emballait alors pendant quelques minutes. Le joueur de l’Udinese mettra seulement une minute pour s’illustrer sur un centre d’Abate avec une tête passant juste au-dessus des cages de Casillas. La Roja répliquera une minute plus tard avec une occasion très chaude de Fabregas, créant le chaos dans la défense italienne. A la 50ème minute, Di Natale obtient une offrande de De Rossi, frappe en pivot du gauche sans contrôle mais trouve Casillas sur son chemin. Et puis plus rien.

 

Jusqu’à la 61 ème minute, l’ultime tournant du match : le joueur du Paris Saint-Germain, Thiago Motta, rentré quelques minutes plus tôt en lieu et place de Montolivo, se blesse à son tour. Prandelli venait d’effectuer ses trois changements, l’Italie devait donc jouer la dernière demi-heure à dix contre onze. Il n’en fallait pas plus pour les Espagnols. 

 

La renaissance de Fernando Torres ? Photo : AFP

 

 

Il faut attendre la 84ème minute pour voir Torres inscrire le troisième but de la rencontre - son troisième personnel, rejoignant ainsi la première place du classement des buteurs (ex-aequo avec Ronaldo, Gomez, Dzagoev et Balotelli). Il aurait pu tenter de s’approprier seul cette première place mais a décidé de jouer la carte de l’altruisme pour faire marquer son pote de Chelsea Juan Mata, à peine quatre minutes plus tard et qui venait de débuter son Euro à ce moment-là.

 

L’Espagne conserve son trophée au terme d’une victoire logique, et devient ainsi la première équipe à accomplir le triplé Euro-Coupe du Monde-Euro. Cette génération dorée rentre définitivement dans l’histoire du football. Reste les JO pour que l’Espagne et ses Espoirs assomment définitivement le foot mondial de par sa suprématie. Mais l’ultime objectif, ce sera cette Coupe du Monde au Brésil, l’autre terre du Football. Nul doute que l’Espagne aura à cœur de garder son trophée chez les quintuples Champion du Monde. Nous, Français, espérons être parés pour accueillir de pied ferme le double tenant de l’Euro, en 2016.

 

Raphaël Didio







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