Paris (75) Culture

La Liste Héraclès : enquête à la Maigret dans le Paris des années 30

Publié le  Par Laurent Pradal

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Gilles Schlesser, romancier et essayiste, publie aux éditions Parigramme un polar mettant en scène un commissaire de police faisant face à un scandale d’Etat. Une enquête en plein cœur de Paris dans les années 30 mettant en scène une liste de personnalités corrompues, la liste Héraclès…

Paris, 1933. Le commissaire Gardel enquête sur le meurtre de Charles Bernier-Fayard, journaliste et directeur de L’Impartial, un quotidien à tendance gauche. Celui-ci a été assassiné dans son bureau pour ce qui semblerait être une raison obscure. D’un côté, on penche pour un crime passionnel, et puis d’un autre, on tourne à la conspiration politique. Deux pistes que le commissaire Gardel va suivre avec intérêt, et en particulier celle mettant en cause nombre de personnalités politiques et de sa hiérarchie. Une piste qui le conduira à la liste Héraclès, que Bernier-Fayard avait l’intention de publier, probable mobile du meurtre et qui pourrait faire l’effet d’une bombe.
 

Un polar digne d’un roman de Georges Simenon, tant l’esprit du commissaire Maigret est constamment présent sur la forme comme sur le fond (Le commissaire Gardel est l’une des sources d’inspiration de l’écrivain, qu’il rencontre d’ailleurs à un café). On retrouve ainsi un commissaire de police un peu bourru, gaga de son petit-fils, amoureux comme un homme à sa carrière et à sa fiancée en révolte contre le système. Et une ville de Paris tout aussi omniprésente et criante de vérité : Gilles Schlesser n’a pas son pareil pour décrire la ville telle qu’elle était à cette époque trouble et pour la restituer avec un naturel incomparable. Un Paris authentique agréable à observer à travers les pages du roman, et qui montre l’immense travail documenté de l’auteur.
 

Malgré cela et le style qui en fait un roman qu’on lâche difficilement, l’histoire peine à décoller, et à trop vouloir s’accrocher aux faits historiques, on y perd en rebondissements. Il faut attendre plus de 200 pages pour avoir le tout premier frisson d’excitation concernant l’intrigue, et qui malheureusement retombe comme un soufflé quelques pages après. Quant à la fameuse liste Héraclès, point central de l’œuvre puisqu’il s’agit du titre, elle finit en Arlésienne. La liste Héraclès reste tout de même un bon roman à savourer sans modération, et un vrai faire-valoir de la ville de Paris, que les amoureux de la capitale reconnaîtront sans l’ombre d’un doute.
 



Gilles Schlesser, La Liste Héraclès, Parigramme, 2016. 285 pages. 13,90 euros.







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