France Politique

Présidentielle : François Hollande critiqué dans son propre fief.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Destination Corrèze hier pour le secrétaire général de l'UMP qui s'est acharné à étriller le bilan du candidat socialiste dans ce département...quitte à prendre quelques distances avec la vérité.

La majorité a décidé d’attaquer le candidat socialiste sur les fiefs socialistes de France : mardi chez Ségolène Royal, aujourd’hui chez Martine Aubry, et hier c’est le patron de l’UMP, Jean-François Copé, qui était en déplacement en Corrèze pour fustiger la gestion départementale de François Hollande.

Près de 1500 militants UMP étaient réunis hier soir, dans les faubourgs de Brive-la-Gaillarde, pour rendre hommage à l’ancien président de la république Jacques Chirac, mais aussi et surtout pour assurer le combat de Nicolas Sarkozy et attaquer le nouveau patron de Corrèze là où ça fait mal.

L’objectif principal pour l’UMP cette semaine est de faire entrer François Hollande sur le ring, lui qui exprime le désir de rester au-dessus de la mêlée et ne surtout pas rejoindre son adversaire de droite dans les attaques, les bassesses et les « petits mots ». Et pour cela le député de Meaux a étrillé le bilan du candidat socialiste car « il est temps que Paris réalise ce que veut dire pour les contribuables corréziens la politique de Mr Hollande (…) C’est inouï qu’il puisse évoluer avec une telle impunité intellectuelle. Quand c’est François Hollande, c’est pas grave, c’est de gauche ».

Le devoir de Jean-François Copé hier soir était donc d’intérêt général : éclairer la France, et surtout l’élite, LA fameuse élite contre laquelle se dresse aujourd’hui Nicolas Sarkozy. Aussi le refrain entamé c’est celui du « bilan calamiteux » de François Hollande : « en quatre ans, la dette du département a augmenté de 110 millions d’euros, les dépenses de fonctionnement sont en hausse de 30% depuis 2007, il a matraqué les classes moyennes (…) La Corrèze est le laboratoire de ce qu’il pourrait être tenté de faire si demain, ce qu’à Dieu ne plaise, il devait être élu Président de la République ».

Le seul problème dans cet angle d’attaque est qu’il cause chez l’UMP un sérieux cas d’amnésie : François Hollande n’est à la tête du département de Corrèze que depuis 2008. Il a donc hérité d’une dette colossale…de l’UMP en personne qui détenait le département depuis des décennies.

S’il est vrai que la dette n’a pas diminué depuis, elle n’a pas non plus réellement augmenté. En réalité, on peut dire que le socialiste a « consolidé » la dette et s’est contenté de respecter les dépenses de fonctionnement induites par la présidence sortante. En ce début d’année 2012, il a adopté de strictes mesures impliquant zéro dépenses supplémentaires, et qui devraient normalement engager le département dans une voie de désendettement.

Mais peu importe la vérité, le but est de revigorer des militants pessimistes sur les chances de leurs champions. Aussi, ça tape dur, notamment sur la comparaison souvent faite Hollande-Chirac : « j’entends François Hollande, en recherche de filiation, dire qu’il ressemble à Jacques Chirac. Mais Jacques Chirac lui était un homme d’état, il avait une connaissance approfondie des équilibres du monde de la planète, il était respecté. Rien à voir avec François Hollande qui n’arrive même pas à avoir un rendez-vous avec aucun des grands de ce monde ».

S’il est vrai que la filiation départementale est remarquée par beaucoup, certains même dans le camp de Nicolas Sarkozy comparent les deux hommes, à l’instar de Claude Allègre qui dénonce en Hollande un « Chirac II ». On n’est jamais mieux servi que par son propre camp en politique apparemment…







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