Présidentielle : François Fillon envemine la polémique sur le halal.

"Les religions devraient réfléchir au maintien des traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé" : en déclarant ces mots sur Europe1, François Fillon a suscité beaucoup d'indignation et crée une nouvelle polémique.

C'est d'abord le Crif, par la voix de son président Richard Prasquier, qui s'est indigné de telles déclarations, répondant être choqué d'entendre cela, s'oppose à la mesure d'étiquetage de la viande proposé par Nicolas Sarkozy samedi dernier et déclare écrire très bientôt une lettre à François Fillon. Mais c'est aussi des membres de l'UMP qui prennent de plus en plus leurs distances. NKM a tout d'abord dimanche exprimé un avis divergent par rapport à celui de Claude Guéant, Alain Juppé qui réclame des propositions plus apaisées ou Henri Guaino qui déclare que "le contenu des religions, le contenu de la foi n'a rien à faire dans un débat public".

Mais c'est aussi une nouvelle voix du parti présidentiel, Salima Saa, nouvelle secrétaire nationale, qui s'est déclarée "attristée de voir s'étaler des jugements négatifs dévalorisants sur les musulmans de la France". Dominique de Villepin également ce matin a fustigé un tel débat et de tels propos et juge que "François Fillon aurait mieux fait de se taire".

Cette polémique, qui fait suite à celle lancée par Claude Guéant vendredi soir, marque une volonté claire de cliver l'électorat, mais ça a aussi pour résultat, sans doute imprévu, de cliver le parti présidentiel en deux, entre les modérés qui ne désirent pas attacher trop d'importance à ces questions, et la partie plus dure qui pense qu'en chassant sur les terres du Front National, ils assureront la victoire. Un pari plus qu'incertain à l'heure actuelle.