Rachida Dati se risque sur le vulgaire
Publié le Par Fabrice Bluszez

Copie d'écran France5
Mise en cause pour corruption passive et interrogée sur France5, dans l'émission "C à vous", mercredi 18 juin, la ministre de la Culture, Rachida Dati, s'est hasardée à des attaques personnelles contre Patrick Cohen et Anne-Elisabeth Lemoine.
On était rarement descendu aussi bas. Pourtant, rapportée par France Info, la question de départ est claire…
Rachida Dati, mise en examen dans le cadre de l'affaire Carlos Ghosn pour corruption passive, a été interrogée sur des accusations récemment portées par le magazine "Complément d'enquête". Selon ces dernières, Rachida Dati a perçu 299 000 d'honoraires de GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.
“Il suffirait que je fasse un article 40”
La ministre de la Culture s'est rapidement faite ministre de la Justice, attaquant les deux interviewers, Patrick Cohen d'abord puis Anne-Elisabeth Lemoine, sur leur vie professionnelle. Pour Patrick Cohen, Rachida Dati évoque un passage à France Inter “remontant à plusieurs années”, rappelé par Mediapart, dont les enquêtes relèvent de tout sauf de la justice. Le Parisien rapporte son propos…
« Il y a une enquête Mediapart qui est sortie très récemment. Est-ce que c’est vrai Monsieur Cohen ? Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ? Est-ce que vous êtes désagréable avec les gens avec lesquels vous travaillez ? C’est affirmé dans une enquête Mediapart (…) Est-ce que vous pouvez me répondre ? »
Puis, pas gênée par le mélange des genres (par France Info)…
“Monsieur Cohen, avez-vous harcelé vos collaborateurs ? Est-ce que c'est vrai Monsieur Cohen ?” a interrogé la ministre. "Vous pourriez aussi tomber sous le coup de ce délit. Il suffirait que je fasse un article 40 pour dénoncer suite à ce papier de Mediapart. Je peux saisir le tribunal (...) je peux le faire…"
Patrick Cohen l'a ramenée à la question…
« Moi, j’ai vu Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui dit que vous lui avez menti les yeux dans les yeux », lui a alors rétorqué Patrick Cohen.
“Pas acceptable”
La base, une enquête Médiapart, est faible, sans intérêt juridiquement et la ministre est en charge de la Culture. La justice ne se joue pas sur les plateaux de télévision, surtout quand une personne mise en examen pour corruption s'improvise procureur… France Télévisions a dû publier un communiqué pour contrer cette attaque aussi stupide que vulgaire.
« France Télévisions apporte tout son soutien aux équipes de C à vous ainsi qu’à l’ensemble des journalistes qui continueront à exercer leur métier en toute liberté. Les mises en cause personnelles à l’encontre de journalistes ne sont acceptables. »
On retrouvera le passage sur Twitter…