France Politique

Nicolas Sarkozy et les syndicats : de l’alliance tactique au désamour.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Après trois années d'entente affichée, la rupture, entamée après la réforme des retraites en 2009, est aujourd'hui clairement consommée.

 

Nicolas Sarkozy avait débuté son quinquennat avec la volonté de toujours négocier avec les syndicats, dont il voulait se faire des alliés objectifs. Pour cela, il avait fait des efforts et entrepris de séduire des syndicats traditionnellement plus portés sur leur gauche. Si cela a fonctionné pendant environ trois ans, la mésentente entamée par la réforme des retraites a tourné au pugilat cette semaine avec un divorce désormais consommé.

Dès le 14 mai, une semaine après sa victoire, le nouveau chef de l’état avait reçu les partenaires sociaux pour discuter des futurs chantiers qui attendaient les pays et nécessiteraient bon nombre de dialogues et concertations. Une alliance objective se mettra alors en place entre la CGT, adoucie par la volonté de Nicolas Sarkozy de « ne pas mettre les organisations syndicales en difficulté » et le président de la république.

La première négociation portera sur les régimes spéciaux de retraites, sur lesquels la CGT de Bernard Thibaut fera beaucoup d’efforts d’accommodation. Mais les syndicats y trouveront leur compte avec la loi sur la démocratie sociale d’août 2008, qui actera dans le marbre la légitimité des syndicats sur le suffrage des salariés.

La bonne entente entre le Gouvernement et les responsables syndicaux reposera à l’époque sur le conseiller social de l’Elysée, Raymond Soubie, « qui a toujours accordé une grande place au dialogue social ». Cependant, la réforme des retraites et l’importance grandissante du très droitier Patrick Buisson, au détriment de Raymond Soubie, va entamer la rupture entre les deux parties.

« L’évènement social du quinquennat aura été la mobilisation de plusieurs millions de salariés, d’étudiants et de chômeurs pendant huit mois marqués par des grèves et des manifestations monstres » s’indigne aujourd’hui le leader de la CGT, qui n’a toujours pas digéré cette réforme adopté sans concertation avec les syndicats, alors que trois millions de français étaient sortis dans la rue et que l’unité syndicale était à son maximum. Et « la fin de la retraite à 60ans, qui ne figurait pas dans le programme du candidat de 2007, a ainsi été votée par le Parlement et promulguée le 9 novembre, malgré l’opposition de 70% des français » constate avec amertume Bernard Thibaut.

Depuis lors, l’opposition est frontale et la déclaration de guerre a été actée avec la prise de position de la CGT, contre le candidat sortant. Constatant « qu’il a multiplié les décisions autoritaires et arbitraires, ne reconnaissant aux syndicats de salariés que le droit d’accompagner la mise en œuvre de ses choix, jamais de les contredire et encore moins de les constater », Bernard Thibaut appelle à voter contre Nicolas Sarkozy. La CFDT ne dit pas autrement quand elle critique les prises de position « dangereuses pour la démocratie » du chef de l’état. Le divorce est donc prononcé, mais il sera avalisé, ou non, par les français le 06 mai prochain.

Pour aller plus loin : Nicolas Sarkozy attaque de nouveau les syndicats.







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