France Politique

Nicolas Dupont-Aignan, l’autre candidat de la droite.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Portrait de campagne d'un candidat iconoclaste à l'élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, concurrent de Nicolas Sarkozy sur sa droite.

Il est le seul rescapé de la droite républicaine à avoir pu se présenter à cette élection présidentielle à côté de Nicolas Sarkozy, qui a littéralement laminé tous ses autres concurrents de droite (Borloo, Morin, Villepin, Boutin ou encore Nihous). Inconnu des français au départ de cette campagne présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, député-maire de Yerres dans l’Essonne, aura réussi à acquérir une petite notoriété dans l’espace public, qu’il pourra utiliser lors des prochaines échéances électorales, cette élection étant avant tout son premier ballon d’essai présidentiel.

Se définissant lui-même comme un gaulliste patriote, Nicolas Dupont-Aignan a d’abord commencé dans le giron de la droite traditionnelle, travaillant aux côtés de François Bayrou, Philippe Séguin ou Chalrs Pasqua. Son parcours aussi est tout autant traditionnel. Diplômé de l’ENA, il a commencé sa carrière dans la haute fonction publique, dans des cabinets ministériels entre 1993 et 1997, avant de devenir député et maire, sièges qu’ils occupent sans discontinuer depuis les années 1990.

C’est au début des années 2000 que son parcours politique commence à se séparer de celui de la droite alors représentée par Jacques Chirac. Opposé à l’idée d’un grand parti commun de la droite en 2002, il reste néanmoins à l’intérieur pendant quelques années, espérant le transformer de l’intérieur, mais son opposition au traité constitutionnel européen en 2005 actera la rupture entre lui et les responsables politiques de l’UMP. En 2007, il tente de se présenter à l’élection présidentielle mais renonce faute de parrainages suffisants. La mort dans l’âme il appelle à voter Sarkozy au second tour, avant de définitivement prendre ses distances avec l’UMP. Il fonde alors son parti Debout la République, dont il est le dirigeant.

Pourfendeur de l’euro à l’allemande, qu’il accuse de saper l’industrie et la compétitivité française, le programme présidentiel, mais aussi ses idées politiques, sont souvent rapprochées de celles de Marine Le Pen, principalement concernant l’Europe. Lors de son dernier meeting au zénith de Paris, des personnalités soutenant Marine Le Pen, et son propre directeur de cabinet, ont appelé le député-maire de l’Essonne à rejoindre leur mouvement. Cependant, s’il reconnait avoir quelques points de convergences avec le Front National, le candidat gaulliste insiste sur un point essentiel à ses yeux : le patriotisme qu’il incarne est « raisonnable » et ne veut surtout pas diviser les français entre eux, contrairement à la famille Le Pen.

Sortie de l’euro, nationalisation de grandes entreprises et profonde réforme de l’Europe, la plateforme présidentielle de Nicolas Dupont-Aignan, qu’il décline en 37 propositions, semble être en réalité à mi-chemin entre le programme de Nicolas Sarkozy et celui de Marine Le Pen. Se situant résolument à droite, le candidat qui se décrit comme un « gaulliste social » incarne en réalité une forme de souverainisme révolté contre le système politique incarné par l’UMP et le PS. Ayant déjà déclaré à de très nombreuses reprises qu’il ne choisira ni l’un ni l’autre entre les deux-tours de l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan multiplie les déclarations critiques contre François Hollande et Nicolas Sarkozy, à la manière d’une Marine Le Pen, mais de façon plus soft.

Pour exister dans cette campagne, le député-maire aura multiplié les opérations chocs contre les péages autoroutiers ou les stations d’essence, et aura provoqué plusieurs buzzs médiatiques qui l’auront fait sortir de l’obscurité politico-médiatique. Il y a quelques semaines, en déclarant au Figaro magazine qu’il serait prêt à nommer Marine Le Pen premier ministre, il se fait remarquer une première fois. De même la semaine dernière, quand il attaque violemment Jean-Michel Apathie et Michel Denisot sur leurs salaires de journalistes. Le clash sur le plateau de Canal+ fera le tour d’internet et lui permettra d’émerger en tant que candidat révolté.


 

 A droite, mais pas à son extrême, Nicolas Dupont-Aignan est en réalité un des nombreux candidats à vouloir combattre le « système ». Son score ne sera vraisemblablement pas très élevé, mais sa candidature permet d’illustrer à quel point le système politique tel qu’il est actuellement, dominé par le clivage PS-UMP, fonctionne de moins en moins bien et suscite les protestations de plus en plus d’électeurs.







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mazzega

20/04/2012 11:06

Villepin ne fait pas parti de la droite classique. Son mouvement "République Solidaire" se situe au-dessus des partis; ce mouvement a pris naissance en juin 2010. Auparavant DDV faisait parti du RPR, tout comme Chirac.

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Anonymous

20/04/2012 11:06

Villepin ne fait pas parti de la droite classique. Son mouvement "République Solidaire" se situe au-dessus des partis; ce mouvement a pris naissance en juin 2010. Auparavant DDV faisait parti du RPR, tout comme Chirac.

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