France Politique

Présidentielle : l’UMP joue sur la peur.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête si François Hollande arrive au pouvoir ? C'est en tout cas un des derniers arguments de campagne d'un Nicolas Sarkozy aux abois.

 

A seulement quelques jours du premier tour, et alors que la victoire de la gauche parait quasiment acquise, la droite a décidé de jouer un dernier refrain, celui de la peur, du chaos. Une partition que l’on retrouve dans chaque situation d’alternance, comme si la gauche était naturellement, par essence, inapte à exercer le pouvoir. C’était le cas en 1936 avec le Front Populaire, en 1981 avec l’arrivée de François Mitterrand et aujourd’hui encore c’est le nouvel axe de campagne de Nicolas Sarkozy, martelé avec force depuis quelques jours.

« C’est moi ou le chaos », tel est le message du candidat-président, conscient de la détestation dont il est l’objet dans tout le pays et non pas, on le confirme à Carla Bruni qui ne semble pas sortir du XVIe arrondissement, un simple « phénomène parisien ». Si François Hollande arrivait au pouvoir, ce ne serait plus les chars soviétiques qui débarqueraient sur les Champs Elysées, mais les agences de notation et les marchés qui fonceraient sur la France pour nous dégrader, sanction ultime dans une économie de marché.

« La France ne tiendra pas deux semaines avant que ses taux d’intérêts s’envolent », « le candidat socialiste souhaite endetter l’Europe » ou encore « le programme de François Hollande provoquerait une crise de confiance massive » a-t-on pu entendre cette dernière semaine, alors que les sondages, de plus en plus catastrophiques, et les remontées de terrain, président le pire à la droite. Alors cette dernière joue allègrement sur les peurs des français, déjà inquiets face à la crise et la situation économique et sociale. C’est pour cela que Nicolas Sarkozy et ses proches multiplient les approximations et contre-vérités concernant le programme de François Hollande : en proclamant que ce dernier veut régulariser les sans-papiers, l’UMP veut instaurer une digue imperméable entre les électeurs du FN, généralement déçus par son bilan, et le socialiste. Jouer sur les peurs pour empêcher les électeurs d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte en quelque sorte. Idem pour l’affirmation selon laquelle le PS veut supprimer le quotient familial, à la différence que là, il s’agit de faire peur aux électeurs du Modem souvent attachés à la politique familiale.

En voulant surfer sur la peur des électeurs face à l’inconnu et l’avenir, la droite use d’une thématique classique, mais malavisée. C’est nier la démocratie que de dire qu’un seul parti, en l’occurrence l’UMP, est apte à conserver le pouvoir. Les nombreuses collectivités locales dirigées par la gauche ont prouvé que cette dernière n’était pas d’obédience marxiste et n’aspirait pas à ruiner le pays. En outre, c’est insulter l’intelligence de l’électeur en lui niant la capacité de choisir et de réfléchir par lui-même. En 1981, Valérie Giscard d’Estaing avait lui aussi tenté de susciter une crainte dans l’opinion, suffisamment puissante pour qu’elle le maintienne au pouvoir. Avec les résultats que l’on connait aujourd’hui…







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