France Politique

François Bayrou : sa lutte pour moraliser la vie publique

Publié le  Par Jennifer Declémy et Julie Catroux

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Mesure phare de son programme présidentiel, François Bayrou exprime le même désir depuis des années que de moraliser la vie politique française. Une mesure que d'autres candidats ont repris en partie, et pourraient appliquer en cas d'élection.

 

Par Julie Catroux.

Dans la dernière ligne droite de sa campagne de premier tour, François Bayrou hausse le ton et place la moralité au coeur de son programme présidentiel.

« Moraliser la vie publique ». Tel est l’objectif de François Bayrou. Plus d’un mois après l’avoir annoncé, le candidat du Modem a présenté le 3 avril, lors d’une conférence de presse, les mesures qu’il comptait mettre en place. Au cœur de sa critique se trouve le financement des partis politiques. Mais le plus difficile reste à faire : être élu à la présidence de la république. Si par le plus grand des hasard, François Bayrou arrive premier à la course à l’Elysée, il entend proposer par référendum aux Français, en même temps que les élections législatives, son projet novateur. Une fois président, le centriste souhaite en effet poser aux citoyens cette question : « Approuvez-vous le projet de loi-cadre tendant à la moralisation de la vie publique soumis au peuple français par le président de la République? ». « C'est un texte novateur et décisif parce qu'il tranche une douzaine de questions qui empoisonnent depuis des années la vie politique française », a expliqué le leader centriste.

Dans cette loi, le président du Modem souhaite notamment :

 

-       Limiter la composition du gouvernement à 20 membres.

-       Faire approuver la nomination du ministre de la Justice pour les trois cinquièmes des députés français.

-       Réduire le nombre de députés à 400 (dont le quart serait élu au scrutin proportionnel) contre 577 actuellement.

-       Réduire le nombre de sénateurs à 250 contre 348 actuellement.

-       Interdire ou limiter immédiatement le cumul des mandats

-       Reconnaître le vote blanc

-       Indépendance de l’audiovisuel public

-       Une nouvelle composition de la Cour de Justice de la République

-       Reprendre les propositions de la « commission Sauvé » sur les conflits d’intérêts

-       Création d’une autorité de déontologie de la vie publique

-       Faire reposer l’intégralité de la campagne présidentielle sur des fonds publics

 

« Voila un texte dense, rapide, compréhensible qui permettra aux citoyens français de trancher des questions qui polluent la vie politique depuis des années » a annoncé François Bayrou. Le candidat du Modem veut du changement. Et selon lui, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’est prêt pour cela. Les débats entre le PS et l’UMP qualifiés d’ « affligeants » par le Béarnais ne répondent pas aux attentes des citoyens.

Mais le cheval de bataille de François Bayrou réside principalement dans le financement des partis politiques. Cette proposition tombe à pic après les récentes révélations de la presse autour du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Le chef de l’Etat n’est pas dupe en déclarant « qu’il il est évident que depuis des années, il y a un climat de soupçon délétère sur cette question » avant toutefois que ses comptes de campagne ont été validé par le Conseil Constitutionnel. Dans sa loi,  le troisième homme de 2007 compte interdire le dons des personnes physiques ou morales et faire reposer le financement de la campagne présidentielle exclusivement sur des fonds publics. Adieu Liliane, Martin, Serge et tous les autres…

Même si les solutions préconisées par le député des Pyrénées-Atlantiques semblent alléchantes, il reste un élément de taille à surmonter : l’élection présidentielle. Le candidat centriste crédité seulement de 10 à 11% des voix dans les sondages stagne toujours à la cinquième place. La mise en place du référendum restera surement au stade du rêve. Un joli rêve certes.

Ce rêve, il n’est pas le seul a l’avoir fait ou tout du moins il n’était pas le seul. François Hollande a lui aussi marqué, lors d’une réunion publique à Tours, où il a marqué sa détermination à moraliser la vie publique. « Puisqu’il y a des débats qui reviennent après chaque campagne sur le financement des campagnes électorales, justement, eh bien il nous faudra faire une nouvelle réforme là-dessus. Pour qu’on soit sûr qu’aucun argent, y compris de particuliers, puisqu’il y en a de plus riches que d’autres, ne puisse venir troubler la transparence et la clarté de ces financements » a t-il lancé devant un millier de sympathisants. Mais le candidat socialiste a rapidement changé d’avis. François Bayrou, en meeting à Lyon a lui, dénoncé le « revirement » de François Hollande sur la question de la moralisation de la vie publique : « Il y a une semaine il a dit que mon idée de référendum était une bonne idée. Hier, il a dit que "non, finalement tout bien réfléchi" ». Celui qui mène un combat acharné pour la valorisation du parti centriste et la mise en place d’un gouvernement d’union national semble étrangement déçu du revirement du candidat socialiste. 







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