France Politique

Le pouvoir d’achat, ce débat présidentiel oublié.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Beaucoup de sujets importants n'auront pas été abordés durant cette campagne présidentielle : santé, éducation, logement etc. Mais le pouvoir d'achat, sujet important aux yeux des français, n'aura quasiment pas été abordé.

 

Il était une préoccupation majeure des candidats en 2007, une des promesses sur laquelle Nicolas Sarkozy s’était fait élire. En 2012 pourtant, du pouvoir d’achat on aura peu, voire pas du tout entendu parler, alors que la crise, le chômage et le pouvoir d’achat sont les principales préoccupations des français.

Beaucoup de sondages et d’études qualitatives ont confirmé que les français attendaient de ce scrutin présidentiel qu’il parle en priorité des enjeux économiques et sociaux, très loin devant les thématiques de sécurité et d’immigration.

En 2007 Nicolas Sarkozy s’était lui-même défini comme « le président du pouvoir d’achat », une posture qui avait séduit une grande partie de l’électorat d’extrême-droite et même de gauche. Aujourd’hui, à l’aune de son bilan, il aime à répéter que grâce à lui, en cinq ans et ce malgré la crise, le pouvoir d’achat des français a progressé. Une réalité que ne perçoivent absolument pas les français frappés de plein fouet par la crise.

En cinq ans le nombre de pauvres en France a explosé, passant à plus de huit millions de français, un chiffre inédit. De plus, avec un revenu médian de 1 584 euros par mois, beaucoup de français n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois.

Si Nicolas Sarkozy ne parle donc que très peu de ce sujet, peut-être pour qu’on ne lui renvoie pas son bilan en pleine tête, tel est aussi le cas de François Hollande, qui dans son programme présidentiel d’ailleurs ne mentionne ce terme qu’une fois ou deux. Un oubli qui surprend, et qui explique aussi peut-être pourquoi il a tant peiné à susciter l’enthousiasme et/ou la ferveur chez les classes sociales les plus fragiles. En effet, en dehors de l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire et la sortie récente du candidat affirmant vouloir revaloriser le salaire minimum, on ne trouve pas ou peu de mesure qui pourrait aider au pouvoir d’achat.

Jean-Luc Mélenchon lui, en parlant d’une hausse du smic à 1 700 euros net a pu montrer qu’il oeuvrait dans le sens d’une hausse du pouvoir d’achat, mais cette mesure phare de son programme est jugée peu réaliste, voire impossible pour les plus petites entreprises et c’est une proposition qui n’a été débattue rapidement que dans les derniers jours de la campagne du premier tour. François Bayrou, en évoquant surtout les économies qu’il faudrait faire, et les efforts des français, n’a pas forcément non plus parlé du pouvoir d’achat, et pareil pour Marine Le Pen qui s’est concentrée sur la sortie de l’euro, l’immigration et la menace de l’islamisation.

Oubli majeur, ce débat aurait pourtant intéressé les français et si l’abstention ce soir s’avère élevé, on pourra dire que le manque de débat sur ce sujet en aura été une des causes.







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