France Politique

Eva Joly : une défaite sans surprise

Publié le  Par Julie Catroux

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Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, le faible résultat d’Eva Joly confirme une campagne en demi-teinte.

 

Malgré une désignation triomphale lors de la primaire écologiste face à Nicolas Hulot, le score d’Eva Joly obtenu hier soir, au premier tour de l’élection présidentielle est loin de son objectif des 5%. Avec seulement 2,25% des voix, La candidate d’Europe Ecologie les Verts se place tout de même en tête des « petits candidats ».

 

Alors qu’elle devait être la nouvelle égérie du parti, Eva Joly est finalement restée inaudible avec un programme dans lequel elle a voulu ouvrir les portes de l’écologie à d’autres problématiques que l’environnement. Pour sa première campagne présidentielle, la Franco-Norvégienne a dû encaisser un certain nombre de coups. Malgré de faibles résultats, le nombre de voix est supérieur à celui de Dominique Voynet en 2007 (1,57%).

 

A la surprise générale, Eva Joly devance Nicolas Hulot au premier tour de la primaire écologiste. Seulement quinze jours plus tard, en juin 2011, l’ancienne magistrate, qui a rejoint les écologistes en octobre 2008 en vue des élections européennes, confirme sa percée et devient la candidate d’Europe Ecologie les Verts. Mais la « bataille a été rude » reconnaît elle lors du dernier meeting de campagne au Cirque d’Hiver. Le premier obstacle fut l’accord entre sa formation et le parti socialiste signé au mois de novembre. Faisant de la sortie du nucléaire son cheval de bataille, Eva Joly se voulait ferme sur ce sujet, expliquant qu’elle ne « céderai pas sur ce qui est notre combat historique et très légitime ». Mais sans succès puisque François Hollande a affirmé depuis sa volonté de poursuivre l’EPR de Flamanville. Avec le PS, les relations n’ont pas été au beau fixe et dans son propre camp, elle a du faire avec le non soutien de Nicolas Hulot.

 

 

Même le projet de la candidate a fait des vagues. Basé sur « trois piliers » : la République exemplaire, l’Europe et l’écologie, il semble peu clair pour certains et l’écologie pas assez présente. « Je suis un peu inquiet qu’il n’y ait pas une réorientation plus écologiste de sa campagne » a déclaré en janvier dernier Yves Cochet, soutien de Nicolas Hulot. Le terme de République exemplaire n’a aucune signification pour Daniel Cohn-Bendit qui a remplacé ce principe par celui de « République de droit commun ». L’absence de Nicolas Hulot n’a pas arrangé les choses. L’animateur d’Ushuaia a refusé d’appeler à voter Eva Joly en justifiant ce positionnement par son statut de président de fondation. Du fait de son comportement, l’ancien présentateur s’attire les foudres des partisans du parti. « C’est lâche » confie un cadre d’Europe Ecologie les Verts, qui l’avait pourtant soutenu lors de sa campagne de la primaire écologiste.

 

Celle qui souhaitait dépasser les 5%  de  Noel Mamère en 2002, le meilleur score jamais obtenu par un candidat écolo,  a vu son  espoir s’envoler hier soir.  La façon de mener sa campagne a sans doute handicapée l’ancienne magistrate. Ses propos qui ont pu être ambigus sur François Hollande, un temps « fait en bois de marionnette » puis désigné comme le « champion de la gauche », ont contribué à la chute d’Eva Joly. Hier soir, la candidate a toutefois appelé à voter PS au second tour : « J'appelle dès à présent toutes celles et ceux qui ont voté pour moi, et au-delà toutes celles et ceux qui sont attachés aux valeurs de la République à tout faire pour que notre pays sorte enfin du sarkozysme en se rassemblant autour de la candidature de François Hollande, qui doit désormais porter toutes les couleurs de la gauche et des écologistes ». Contrainte, dans la perspective des législatives, à ménager les socialistes avec lesquels EEVL a signé un accord électoral, elle a souligné vouloir « construire une majorité de combat ».

 

 

Bien décidé à ne pas baisser les bras, les dirigeants écologistes sont pressés de tourner la page et espèrent une participation dans le gouvernement. L'accord PS-EELV accorde aux candidats écologistes le statut de candidat unique dans plusieurs dizaines de circonscriptions, mais des débats locaux sont déjà vifs entre écologistes et socialistes. Le parti attend beaucoup des élections législatives comme le confirme Pascal Durand, porte parole du parti « je n'attends pas simplement le fait d'avoir un groupe à l'Assemblée nationale - c'est très important dans une démocratie parlementaire mais aussi le fait que l'écologie soit réintégrée à sa juste place ». L’accord entre parti socialiste qui a de grandes chances de l’emporter au second tour de l’élection présidentielle peut-il être une aubaine pour les écolos ou au contraire un handicap ? Les résultats des législatives au mois de juin le diront.

 

 







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