France Politique

Najat Belkacem : l’étoile montante du parti socialiste

Publié le  Par Julie Catroux

image article

Portrait de la porte-parole de François Hollande, Najat Belkacem.

Najat Belkacem, 34 ans, a tout du symbole parfait de la méritocratie républicaine mais elle ne veut pas de ce rôle. Porte parole de François Hollande après avoir été celle de Ségolène Royal, elle cherche à tout pris à échapper au rappel de ses origines depuis des débuts en politique. Aucune rage en cette jeune femme née dans le rif marocain sans eau ni électricité et arrivée en France à l’âge de 4ans. Son père, ouvrier immigré, est venu la chercher avec sa mère et sa grande sœur, pour un regroupement familial à Abeville puis à Amiens. Dans un quartier «sans grande mixité », précise-t-elle, « pour que l’on n’oublie pas les problèmes de projection que cela pose pour devenir autre chose qu’une ouvrière ou une mère au foyer».

 

Une mère «protectrice, affectueuse, soucieuse de la réussite de ses enfants, de leur autonomie économique et intellectuelle » donne à Najat le goût d’apprendre. L’école sera pour elle un véritable lieu d’épanouissement. A la maison, l’éducation était stricte. «Heureusement, dit-elle, chez nous l’aînée était une fille, c’est très important. Une fille brillante et préoccupée par ce que devenaient ses frères et sœurs, pas seulement par sa propre réussite.» Un modèle et une rivale avec qui elle échangeait beaucoup de romans, l’autre source d’évasion. C’est grâce à cette grande sœur qu’elle entreprend des études de droit à Amiens.

 

Longtemps, Najat Belkacem n’a eu aucune idée de ce qu’elle ferait plus tard. Après une licence en droit, elle tente le concours d’entrée de Sciences Po Paris, attirée par l’aspect généraliste de l’établissement : « J’ai lu une brochure, assez vague, sur Sciences-Po, se souvient- elle. Une école généraliste, ça m’intéressait ». Malgré le fait qu’un de ses professeurs l’ai découragée à rentrer dans cette école, elle ne baisse pas les bras et est reçue au concours. « Une énorme joie ! Et quel plaisir fou, ces cours et les rencontres : tous les possibles se profilaient. En plus, je découvrais enfin la liberté à Paris, moi qui avais subi une éducation très stricte » déclare t-elle. Dotée d’une détermination à toute épreuve, cette jeune femme va donner le meilleur de soi même et est vite repérée par Richard Descoings, ancien directeur de l’IEP. «  Elle avait quelque chose de plus, elle était déjà ce qu’elle est aujourd’hui » déclare t-ilC’est à cette époque qu’elle va rencontrer celui qui deviendra son mari, Boris. C’est à cette époque également, qu’elle déclara « franchement, la politique, ça ne m’intéresse pas du tout.» La réplique la fait rire aujourd’hui.

 

 

Dans sa famille, on ne parlait jamais de politique, sauf «quand la tête de Le Pen apparaissait à la télé». Les parents n’avaient pas le droit de vote. La politique n’était pas une vocation, juste une opportunité. Pendant sa préparation au concours de l’ENA, auquel elle va échoué, elle fait la rencontre de Caroline Collomb, épouse du maire socialiste de Lyon. Saisissant sa chance, elle devient chargée de mission au cabinet de celui-ci. Puis très rapidement, ses envies évoluent. «En fait, elle en a eu envie très vite », dit un collègue de l’époque. « Elle avait une envie de conquête et d’existence très forte, elle était bosseuse et elle avait une capacité hors du commun pour créer de l’empathie.» Najat Belkacem commence par faire parler d’elle dans la presse lyonnaise, tient une chronique littéraire sur la télé locale, pose pour un magazine avec des vêtements de marque. Elle est jolie. Elle est culottée aussi. Un jour, elle se trouve dans le même avion que Ségolène Royal et lui dit «Je veux me mettre à ton service. Utilise-moi comme tu veux ». Elle deviendra l’une de ses porte-parole lors de la présidentielle.

 

Mais c’est cinq ans plus tard que sa notoriété explose. Après avoir fait ses armes auprès de Ségolène Royal, elle devient la porte parole de François Hollande. Un comble pour celle qui fut si timide. Une « timidité sociale » rajoute t-elle. Alors pourquoi le candidat PS a choisi cette femme, jeune, issue de l’immigration ? Etait-ce pour se rapprocher de l’UMP et avoir, lui aussi dans son camp, une Rachida Dati, un Azouz Begag ou une Rama Yade ? Absolument pas. « Je l’ai choisie pour son expérience de 2007 et parce que, avec toutes ses attributions d’élue, elle a encore pris de la densité, élargi sa connaissance du terrain et des dossiers. Elle a une pensée claire et sait l’exprimer. Elle aime réussir, sans arrogance, sans écraser personne » déclare François Hollande avant d’ajouter toutefois, « qu’elle soit une femme, jeune et issue de l’immigration, ce sont des atouts à mes yeux, mais cela n’aurait pas suffi à la rendre légitime ». Dévouée, elle avoue « ses priorités sont les miennes : la jeunesse, l’éducation, la détermination à relever la France ».

 

 

Elle n’est pas la seule porte-parole du candidat socialiste. Najat Belkacem est entourée de Delphine Batho, Bruno Le Roux et Bernard Cazeneuve et pourtant on a l‘ impression que les médias ne s’intéressent qu’à elle. Plateaux de télévision, émissions de radio, conférence de presse…elle est partout ! Malgré sa jeunesse, elle n’a pas froid aux yeux et ose attaquer l’UMP. «  Nicolas Sarkozy a pour seule stratégie de mentir et tricher et son vrai modèle est un mélange de vide idéologique de Silvio Berlusconi et de la brutalité des méthodes de Vladimir Poutine" affirme t-elle le 26 février, répondant à l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, dans l’un des ses communiqués. Cette phrase n’a pas manqué d’en faire bondir certains dans les rangs du parti majoritaire.

 

Celle qui a été naturalisée à 18 ans et qui a la double nationalité explique que «la question de se sentir française ou pas, ne s’est jamais posée». Mais les origines sociales pèsent parfois un peu plus. En 2004, élue pour la première fois, elle siège à la tribune pour la séance inaugurale du conseil régional Rhône-Alpes, en temps que benjamine. «C’est comme si vous étiez à un mariage où vous n’êtes pas invité : vous avez toujours peur que quelqu’un vous dise qu’il faut partir, que vous n’êtes pas à votre place» explique t-elle. Travaillant sur cette légitimité, elle mène des combats sur son nom après avoir été propulsée au nez des militants.

 


Najat Belkacem face à Éric Raoult sur LCP par Najat-Belkacem

 

En juin prochain, elle repart dans une circonscription lyonnaise très à droite. Pour ne pas froisser les anciens mentors, elle sait se montrer docile, flatteuse, prudente, légitimiste. Pas sur qu’elle ne prenne pas, un jour, un autre tournant. « La politique n’est pour moi ni un rêve d’enfant ni une révélation d’adulte : plutôt une mission. Créer une entreprise, une fondation caritative… Il y a tant de façons de se rendre utile. Et peut-être d’avoir une vie de famille plus équilibrée ! » dit-elle de manière fort sibylline. Une manière de garder la porte ouverte à d'autres opportunités....

 







Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prevenir des réponses

reactionsvos réactions (2)

avatar

Mag

26/04/2012 02:52

Sincèrement, aucun charisme. Elle repond toujours la meme chose. Elle devrait diversifier ses interventions. La présidentielle n'est pas un jeu TV ou de la téléréalité. Alors évitez jeune dame de parler de téléspectateurs sur la Chaine parlementaire. Dans un moment comme celui ci faites attention aux mots prononcés.On parle de citoyen. et ce n'est pas pour François tapez 1 et Nicolas tapez 2. C'est sérieux la FRANCE.

RépondreSignaler un abus

Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prévenir des réponses

avatar

Anonymous

26/04/2012 02:52

Sincèrement, aucun charisme. Elle repond toujours la meme chose. Elle devrait diversifier ses interventions. La présidentielle n'est pas un jeu TV ou de la téléréalité. Alors évitez jeune dame de parler de téléspectateurs sur la Chaine parlementaire. Dans un moment comme celui ci faites attention aux mots prononcés.On parle de citoyen. et ce n'est pas pour François tapez 1 et Nicolas tapez 2. C'est sérieux la FRANCE.

RépondreSignaler un abus

Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prévenir des réponses

avatar

karim

28/04/2012 11:15

si c'est etre comme NVB la meritocratie ,je ne veux ni du copinage et du reseau pour reussir , je peux dire que je me suis fait tout seul sans recevoir aucune aide , il faudrait lui poser la meme question .

RépondreSignaler un abus

Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prévenir des réponses

avatar

Anonymous

28/04/2012 11:15

si c'est etre comme NVB la meritocratie ,je ne veux ni du copinage et du reseau pour reussir , je peux dire que je me suis fait tout seul sans recevoir aucune aide , il faudrait lui poser la meme question .

RépondreSignaler un abus

Réagir

Si vous souhaitez voir votre commentaire apparaître directement sur le site sans attendre la validation du modérateur, veuillez vous identifier ou créer un compte sur le site Paris Dépêches.


Publier le commentaire

Me prévenir des réponses





Commande de vin

Vêtements bio

retour menuRetour au menu

© 2013 AMLCF - Réalisation : NokéWeb