France Politique

Jérôme Cahuzac : le « monsieur chiffres » de François Hollande

Publié le  Par Julie Catroux

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Portrait du responsable du pôle fiscalité au sein de l’équipe de François Hollande et président de la commission des Finances de l’Assemblée Nationale, Jérôme Cahuzac.

Au sein de l’équipe de campagne de François hollande, Jérôme Cahuzac est responsable du pôle « budget, finances, fiscalité ». Le député de la 3ème circonscription du Lot et Garonne et maire de Villeneuve sur Lot a une personnalité hors norme pour un homme politique. Sa particularité ? Dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. « Le projet socialiste es tune chose, le projet du candidat en sera une autre » affirme t-il avant d’ajouter « François Hollande puisera dans ce programme mais ne pourra réaliser la totalité de ce programme car tout simplement les moyens du pays ne le permettent pas ». Et puis il y a « l’épisode 75% ». Le 27 février, François hollande annonce sur TF1, sa volonté de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d’euros par an. Invité au même moment sur France 2, le président de la commission des Finances, sommé de fournir des explications indique « vous m’interrogez sur une déclaration que pour ma part je n’ai pas entendue. [...] J’attends de voir un peu ce qu’il en est vraiment ». Blessé de ne pas avoir été mis dans la confidence, Jérôme Cahuzac se sent trahi.

 

Jérôme Cahuzac, pressenti comme le futur ministre du Budget, en compagnie de François Hollande, à l'Assemblée nationale.

 

En politique, c’est pour Lionel Jospin qu’il a le plus de respect. Il en fera son mentor et accrochera au mur de son bureau un de ses portraits. En réalité, celui qui l’a fait rêver, c’est Michel Rocard. Tombé dans le rocardisme après avoir rencontré Guy Carcassonne, juriste et conseiller de Michel Rocard lorsque celui-ci était 1er ministre, il entre au PS en 1977 à l’âge de 25 ans. Devenu chirurgien, il confie à ses amis sa satisfaction de « sauver des gens » mais ses camarades socialistes l’entendent regretter de ne pas avoir « fait Sciences-Po », à la différence d’Aquilino Morelle, plume du candidat socialiste et également médecin (http://www.parisdepeches.fr/16-Politique/2048-France/2257-Portrait_campagne_Aquilino_Morelle.html). S’invitant dans la préparation de la candidature de Michel Rocard à la présidentielle en 1988, il présente « quelques notes sur la santé publique ». Finalement Rocard sera premier ministre et choisit Guy Carcassonne comme conseiller qui suggère le nom de Cahuzac quand se forme le cabinet du ministre des Affaires Sociales, Claude Evin. Après s’être chargé de déminer une histoire de lait maternisé, il prépare la loi alcool-tabac. Une expérience à l'issue de laquelle il a dû exercer à nouveau son métier, cette fois en tant que chirurgien esthétique, avant de devenir député, en 1997.  Il a perdu sa circonscription en 2002 mais l'a regagnée en 2007. « Il a découvert que la politique l’amusait beaucoup plus que la chirurgie » indique un des ses amis de l’époque.

 


 

 

Insufflant un vent nouveau à la commission des Finances de l’Assemblée après sa nomination à la présidence, Jérôme Cahuzac ne fait pas l’unanimité à l’UMP et irrite bon nombre de politiciens. Celui qui a succédé à Didier Migaud change le style de la commission en y introduisant de la « fraicheur » selon l’un de ses membres même si d’autres lui reprochent d’être « moins consensuel » et de vouloir se « mettre sur la scène ». Serait-il la conscience « droitière » de François Hollande ? Celui qui incarnerait une « rigueur de gauche » face, par exemple, à un Arnaud Montebourg qui constituerait une « conscience de gauche » ? Le député du Lot-et-Garonne réfute l'idée, même s'il n'a pas hésité à plusieurs reprises à rappeler ses camarades socialistes au réalisme budgétaire. «  Donner les bons chiffres et faire de bons raisonnements ne serait pas socialiste ? » S’interroge t-il. « Je n'ai pas à choisir entre le réalisme et mes valeurs de gauche ! ».

 

Celui qui avoue être « rugueux » a sacrifié une partie de sa carrière médicale au profit de la politique. Souvent incompris au sein du parti socialiste, Jérôme Cahuzac ne semble pas vouloir se taire. Son franc-parler et sa spontanéité font de lui un personnage atypique du parti, qui n’a peur de se démarquer. Des trait de caractère qui pourraient servir à celui qui « se voit déjà ministre du Budget » si François Hollande accède à l’Elysée.

 







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