France Politique

La droite populaire revient en force dans la campagne présidentielle.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Un peu oublié dans la première partie de la campagne, le collectif de la droite populaire en profite pour revenir sur le devant de la scène et avancer ses thèmes de prédilection.

 

Le haut score de Marine Le Pen obtenu dimanche dernier a ramené sur le devant de la scène les membres de la Droite Populaire, ce collectif de l’UMP crée en 2010 pour faire barrages aux idées d’extrême-droite en reprenant notamment à son comptes certaines des idées et revendications du FN. Peu mis en avant lors de la campagne de premier tour, ils sont désormais indispensables pour relayer la nouvelle tonalité de campagne de Nicolas Sarkozy, et ils n’en sont pas peu fiers.

La Droite Populaire, ce sont des membres comme Thierry Mariani, Lionnel Luca, Eric Raoult ou Christian Vanneste, qui n’a toujours pas été exclu du parti majoritaire par ailleurs. Et tous ces ténors ont déjà fait entendre leur petite musique cette semaine pour réagir à la lepénisation de la campagne de leur candidat qui, en parlant de thèmes qui leur sont chers comme l’identité nationale et l’immigration, sont ravis.

Dès le soir du premier tour, les membres de ce collectif ont envoyé un communiqué de presse implorant les patriotes [nom de code donné aux électeurs de Marine Le Pen] de se rassembler derrière le candidat UMP, tapant sur la fameuse « peur des rouges » que l’on retrouve souvent à l’extrême-droite. Toute en douceur, les membres de la Droite Populaire ont rédigé un communiqué intitulé « immigration, insécurité : Hollande c’est Jospin en pire » et qui explique que « la France ne peut plus se permettre de revivre le laxisme de gauche en matière d’immigration et d’insécurité, sauf à remettre en cause notre pacte républicain ».

Fort de ce soutien, le président a d’ailleurs tenu un meeting à Raincy jeudi dernier, dans la ville que dirige Eric Raoult, membre du collectif qui a d’ailleurs expliqué cette semaine qu’il n’était pas contre l’idée de nouer des alliances avec le FN au niveau local. Lionnel Luca et Thierry Mariani vont dans le même sens en déclarant qu’en cas de duel FN-PS aux prochaines législatives, ils ne voteront pas à gauche.

Mais si les membres de ce groupe ont l’intention de peser dans la campagne, c’est surtout à l’après-présidentielle qu’ils réfléchissent déjà, comme l’a si bien expliqué le ministre des transports, Thierry Mariani, qui est d’avis que « l’UMP change. Il y a dix ans on avait regroupé les membres du RPR, des libéraux et de l’UDF pour former l’UMP en distribuant les postes par tiers. Tout ça c’est du passé. A force de vouloir créer un consensus avec tout le monde, on finit par obtenir une soupe qui ne veut plus rien dire ! ».

Ouverture possible au FN ? Si Thierry Mariani ne s’exprime pas clairement sur ce sujet, on n’en décrypte pas moins la pensée quand il dit « je pense que le curseur s’est déplacé à droite, les élections sont encore là pour le montrer. Il faudra à un moment repenser la formation de l’UMP, que chacun compte ses troupes ». D’ailleurs, aux prochaines législatives, les membres de ce courant se présenteront sous le label ‘droite populaire’, histoire sans doute de limiter la casse alors qu’ils sont souvent des élus venant de régions très penchés vers le FN. En cas de défaite de l’UMP le 6 mai prochain, il y a toutes les chances que le rapprochement entre la droite populaire et Marine Le Pen se concrétise, au moins au niveau local.







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