France Politique

François Hollande, possible prochain président de la République ?

Publié le  Par Julie Catroux

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Portrait de campagne du candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande.

« Flamby », « marshmallow », « couille molle », « fraise des bois », « oui-oui » font partie des nombreux  sobriquets attribués à François Hollande. Cet homme, considéré comme « mou » par ses concurrents mais également par son parti sera sans doute élu à la tête de l’Etat, dimanche, selon les sondages. Qui aurait pu imaginer que ce politique, présenté comme lisse et préférant toujours le consensus au conflit puisse briguer l’Elysée ? Qui aurait pu penser que cet homme, dont la plus haute fonction électorale reste à ce jour le siège de député de Corrèze, puisse avoir autant de chances d’accéder à la présidence de la République ? Même les barons du PS doutaient  des ses capacités, tel Laurent Fabius : «Franchement, vous imaginez Hollande président de la République ? On rêve ! ». Pourtant, François Hollande est aujourd’hui à la porte de l’Elysée.

 

Né en 1954 à Rouen, le candidat socialiste qui évoque sa « détestation des riches » n’a pas eu une enfance difficile : les beaux quartiers de Neuilly et le château familial au sud du Havre lui servaient de terrain de jeu.  Puis vient le temps des grandes écoles : HEC, Sciences-Po et l’ENA où il rencontre celle qui partagera sa vie pendant 25 années, Ségolène Royal. « Le socialisme, je l’ai choisi » martèle t-il lors de son discours au Bourget. Issu de la bourgeoisie, François Hollande ne nie pas ses origines sociales et son adolescence privilégiée mais en rappelant son engagement pour le parti socialiste il souhaite, sans doute, effacer les traces d’un père proche de l’extrême droite.

 


 

 

Malgré les apparences, son parcours est celui d’un homme, passionné par la politique, mais qui, contrairement à certains éléphants du PS, n’est pas prêt à tout pour réussir. Son physique un peu rondouillard, et son visage avenant donnent envie de lui taper dans le dos plutôt que de le suivre comme un leader charismatique. «Jamais vu un type si sympa. En une heure, vous êtes son pote!», confie un élu à L'Express en 2011. Propulsé dans la course à l’Elysée en octobre 2011 lors des primaires socialistes, François Hollande peut remercier Dominique Strauss Khan qui lui a inopinément laissé une voie royale pour s’imposer dans cette campagne présidentielle.

 

Maire, député, président d’un Conseil Général et Premier secrétaire du Parti socialiste pendant 11 ans, François Hollande a certes des fonctions politiques mais pour l’opposition, cet homme qui, contrairement à sa compagne de l’époque n’a pas su décrocher un ministère sous François Mitterrand, n’a aucune légitimité à présider la France. Malgré son savoir et ses études prestigieuses, le candidat socialiste reste l’homme de la synthèse qui ne décide de rien selon ses détracteurs. Voulant à tout prix éviter les conflits au sein d’un parti tiraillé entre ses innombrables courants, son caractère débonnaire est alors visible. Souvent critiqué pour son manque de position, il sera même critiqué par son propre parti et notamment Martine Aubry qui a dénoncé pendant les primaires socialistes, « une gauche molle ». Mais à la mort de sa mère, en 2008, le député entame une réelle transformation. Le loup sort enfin de sa tanière. Quinze kilos de perdus, une nouvelle compagne rencontrée en 2005, la journaliste Valérie Trierweiler, des primaires socialistes remportées haut la main face à la maire de Lille. Faisant table rase du passé et des nombreuses critiques auxquelles il a dû faire face, François Hollande s’émancipe et passe du statut de gentil secrétaire du Parti socialiste à celui de candidat à l’élection présidentielle. « Quelque chose s’est modifié en lui lorsqu’il a perdu sa mère, comme s’il avait décidé d’accomplir le rêve qu’elle avait pour lui » annonce son biographe, Serge Raffy.  Pourtant, son envie de se présenter à l'élection présidentielle ne lui est pas venue "comme ça", cette ambition en réalité, il l'a chevillée au corps. Dès 2005 il envisage une candidature pour l'élection de 2007, avant de devoir renoncer devant la montée en puissance de sa compagne de l'époque, Ségolène Royal, et son échec au référendum sur le traité constitutionnel européen. C'est à partir de 2009 qu'il envisage de tenter sa chancer et entame un long chemin de croix qui le ménera où il en est aujourd'hui.

 

                            

 

Face à lui, un Nicolas Sarkozy mal aimé qui voit sa côte de popularité baisser de jour en jour alors François Hollande en profite et met toutes les chances de son côté. Sympathique aux yeux même de ses adversaires, estimé des journalistes qui apprécient sa bonhommie, son sens de l’humour et de la répartie, à l’aise en toutes circonstances et dans tous les milieux, François Hollande s’est positionné dès le début de sa campagne comme un candidat « normal » en opposition au président-candidat qualifié de « bling-bling ». La campagne du candidat socialiste est lancée. Sachant s’entourer d’une équipe jeune, il marque un retour à une vie politique traditionnelle. Le candidat socialiste répond à une aspiration des Français à « une vision plus sécurisante et presque surannées de ce que doit être un homme politique français » selon  Steven Erlanger, journaliste au New-York Times. Une tendance que le candidat socialiste a bien comprise lorsqu'il appréhende les allées du salon de l'agriculture, lorsqu'il revient sur son parcours au sein des traditionnelles grandes écoles et son adolescence sans rébellion.

 

 

Toutefois, François Hollande n’est pas le candidat du rassemblement. En 2007, une forte mobilisation s’était constituée derrière Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal mais cette année, la tendance est différente. François Hollande ne fait pas rêver. La campagne présidentielle non plus. Les thèmes chers aux Français tels que l’emploi et la santé ne sont pas ou peu présents dans les programmes. Alors celui qui se veut « candidat du rassemblement » sera t-il capable s’il est élu président de la République dimanche  fédérer? Pas sûr. Mais François Hollande est chanceux et va profiter des voix de Jean-Luc Mélenchon, personnalité importante dans la campagne ; des centristes, car même si François Bayrou ne s’est pas encore prononcé, de nombreux membres du Modem ont déjà appelé à voter pour le candidat socialiste ; et de tous les sympathisants de droite qui estiment que Nicolas Sarkozy est allé trop loin dans sa drague des électeurs du Front National et qui ne sont pas rébutés par le positionnement à gauche du député de Corrèze.

 

 

Mais une question reste en suspend : les électeurs qui iront voter pour François Hollande ce dimanche, se déplaceront-ils, convaincus que le candidat socialiste fera un bon Président de la République ou iront-ils voter contre Nicolas Sarkozy et son quinquennat mitigé ?

 







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katia

02/05/2012 17:22

francois hollande président c'est vraie il faut rassembler le francais pas les diviser , diviser c'est aussi du racisme

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Anonymous

02/05/2012 17:22

francois hollande président c'est vraie il faut rassembler le francais pas les diviser , diviser c'est aussi du racisme

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marie

03/05/2012 11:36

moi, sans etre de droite ni de gauche je pense qu'avec Hollande on va droit dans le mur, j'ai de la famille en espagne et je peux vous dire qu'ils sont en train de souffrir de la politique des socialistes, aussi refléchissons bien

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Anonymous

03/05/2012 11:36

moi, sans etre de droite ni de gauche je pense qu'avec Hollande on va droit dans le mur, j'ai de la famille en espagne et je peux vous dire qu'ils sont en train de souffrir de la politique des socialistes, aussi refléchissons bien

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