France Politique

Quel avenir pour la droite populaire ?

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Ce collectif si bruyant de l'UMP, dont les différences avec le FN sont très difficiles à trouver, voit la question de son avenir, et de ses futures alliances, se poser devant lui dans un contexte de défaite de la majorité présidentielle.

 

Ils étaient supposés être la digue qui contient les idées de l’extrême-droite représentée par Marine Le Pen, mais las, le résultat de dimanche soir prouve que cette stratégie n’aura pas fonctionné, d’autant plus que la blonde héritière surfe sur ses 18% de suffrages à la présidentielle pour tenter de s’imposer au centre de la droite et recomposer cette dernière tout autour de sa personne. Pour les grognards de la droite populaire, l’avenir politique est d’ores et déjà en voie de recomposition, alors qu’au sein de l’UMP, ils ont bien du mal à s’imposer face à la ligne centriste qui a en horreur les valeurs et positions défendues par des Thierry Mariani, Lionnel Luca ou Brigitte Barèges.

En toute discrétion, les membres de ce groupe crée en 2010, soit une petite quarantaine, travaille donc à son avenir, qu’ils espèrent fructueux alors que dans leurs circonscriptions, ils sont bien souvent menacés par la forte implantation du Front National. De quoi donner des sueurs froides à ces parlementaires qui veulent donc donner une nouvelle orientation à leur mouvement politique.

S’ils sont déçus par la défaite de leur candidat, son score valide, selon eux, leur croyance dans le fait qu’il existe en France une grande attente pour une droite dite « dure », qui surferaient sans complexes sur les thèmes chers à l’extrême-droite, comme la sécurité, l’immigration et l’identité nationale. C’est donc presque tout naturellement que de plus en plus d’entre eux lorgnent vers une indépendance politique qui les affranchiraient de ces « bobos de droite » qu’ils détestent. Les Chantal Jouanno, Jean-Pierre Raffarin ou Roselyne Bachelot qu’ils peinent à supporter.

Pour mettre en œuvre cette puissance politique qu’ils pensent représenter, les briscards de la droite populaire ont confié à une quinzaine d’universitaires il y a quelques semaines la tâche de travailler sur un corpus idéologique inhérent à leur mouvement, ainsi qu’à des propositions économiques qui leur correspondraient.

Mais officiellement, le fondateur de ce mouvement, Thierry Mariani, nie farouchement toute volonté de s’émanciper de l’UMP, et réfute également l’idée de nouer une quelconque alliance avec l’extrême-droite de Marine Le Pen au niveau local. Un membre de la droite populaire a cependant jeté une pierre dans la mare cet après-midi en faisant le communiqué suivant : « de nombreuses questions se posent qu’il va falloir trancher rapidement et qui tournent autour de la recomposition de la droite. Une majorité des électeurs de l’UMP et des électeurs du FN veulent un rapprochement. Qu’est-ce qui est le plus important pour la France ? Cette question, seule, doit nous guider. On devient pragmatique ou on reste dans les blocages idéologiques ? Qu’on le veuille ou non, la dynamique est sur le FN depuis 2002 » estime Jean-Paul Garraud, député de la Gironde, qui pose ainsi en premier la question, après la défaite, d’un rapprochement avec Marine Le Pen. Pendant combien de temps le cordon sanitaire se maintiendra-t-il encore ?ns







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