Les décrets de dernière minute se multiplient.

A quelques heures de la remise de démission de son gouvernement au président sortant, François Fillon a cependant pris soin d'adopter un certains nombre de décrets permettant de mettre en oeuvre sa politique gouvernementale avant de quitter Matignon, notamment en matière d'éducation où trois décrets en question suscitent des polémiques.

Le premier porte sur l'évaluation des professeurs, imposé par le ministre Luc Chatel aux syndicats qui n'en voulaient pas. Adopté lundi, le décret sera abrogé dès la passation de pouvoirs a d'ores et déjà prévenu Vincent Peillon, responsable de l'éducation autour de François Hollande, dans la mesure où "c'est un passage en force inacceptable (...) une illustration du mépris du dialogue social" du gouvernement sortant a-t-il dénoncé.

Le second décret est relatif à la criminologie en tant que discipline universitaire à part entière, que certains accusent d'avoir été fait sur mesure pour le conseiller de Nicolas Sarkozy, le criminologue Alain Bauer. Le décret en question est paru le 3 mai, malgré la vive opposition du monde universitaire. Si les socialistes ne se sont pas encore prononcés, là aussi le décret pourrait être modifié voir supprimé.

Le troisième décret enfin concerne l'apprentissage à quinze ans, que Nicolas Sarkozy avait abrogé en arrivant au pouvoir, pour remettre en place quelques jours avant son départ. Là aussi cela a suscité les protestations des syndicats, estimant que c'était une attaque indirecte contre le collège unique et l'apprentissage obligatoire jusqu'à 16 ans.