La droite commence à tirer les leçons de la défaite.

"Cette élection était gagnable pour la majorité" décréte Jean-Pierre Raffarin dans un entretien à un grand journal régional, tirant ainsi les premières leçons, sévères, pour l'ancienne majorité présidentielle de cette défaite, alors que l'ancien premier ministre avait déjà prévenu qu'après le 6 mai, il tirerait les conséquences et analyses de la campagne de l'UMP. Et son jugement, notamment, n'est pas des plus tendres envers le président sortant.

"Les comportements ont été davantage sanctionnés que la politique. Le style hyperactif de Nicolas Sarkozy a pu heurter nombre de sensibilités" décrypte le sénateur du Poitou, reconnaissant néanmoins que cela faisait plusieurs mois qu'il ne croyait plus trop en les chances de la victoire de son camp. Néanmoins, Jean-Pierre Raffarin critique également le comportement de François Bayrou entre les deux tours qui constitue "pour le centre, une impasse. C'est une réaction très personnelle, l'histoire entre deux hommes qui se termine par ce signe de rupture brutale".

Déjà lundi dernier Laurent Wauquiez, puis Chantal Jouanno, avaient exprimé leurs réticences devant la stratégie de campagne choisie par leur candidat, très à l'encontre des croyances des représentants de la droite modérée. Pour Jean-Pierre Raffarin, s'il commence déjà à formuler des premiers regrets, la critique profonde ne doit pas survenir avant l'automne prochain, quand se tiendra le congrès de l'UMP qui doit désigner le prochain président du parti.