Edito : pour François Hollande les choses difficiles commencent.

Contrairement à ce qu'on avait pensé, François Hollande et son Gouvernement ont bénéficié de l'état de grâce habituel de tous les nouveaux pouvoirs sous la Cinquième République. En témoignent les côtes de popularité de début de mandat mais aussi la large majorité accordée au PS lors des élections législatives. Mais crise aidant, l'état de grâce vient officiellement de se terminer en ce début de mois de juillet, avec comme signal le plus cruel et le plus éclatant, le licenciement de 8 000 salariés de PSA et la fermeture du site d'Aulnay.

Cela fait plusieurs mois que l'on savait que la situation était grave pour ces salariés, et force est de constater que la précédente majorité était au courant, mais n'a rien fait pour remédier à cela. Si cela est indubitable, il n'en reste pas moins que le rôle de l'actuel Gouvernement n'est pas de blâmer la droite pour cela, mais de trouver des solutions concrètes et durables maintenant. La campagne est terminée.

Autre signal, beaucoup plus subtil, qui prouve que le temps de grâce est terminé : le discours d'ouverture de la conférence sociale délivré lundi par François Hollande. C'est avec une grande surprise que l'on a pu entendre le président prononcer le mot 'compétitivité' et 'réforme du système de financement de la protection sociale'. Des thématiques abordés par l'ancienne majorité durant les premiers mois de l'année 2012, mais qui n'avaient jamais semblé trouver grâce aux yeux de l'ancien député de Corrèze.

Avec le vote du collectif budgétaire, puis à la rentrée du budget 2013, les français vont rentrer dans le dur de la crise et vont pouvoir juger quelles sont les réponses des socialistes à ce propos. Alors que le chômage devrait continuer d'augmenter au moins jusqu'à la moitié de l'année 2013 et que les plans sociaux risquent d'exploser d'ici la fin de l'année, François Hollande va devoir rapidement faire ses preuves s'il ne veut pas que, à l'instar de Nicolas Sarkozy, son quinquennat soit raté à cause des premiers mois. Pour le nouveau président, les véritables défis commencent maintenant.