Les députés ne veulent pas contrôler leurs frais

Comme l'avait fait la commission des finances la semaine dernière, les députés qui adoptaient cette nuit le budget rectificatif pour 2012 ont rejeté l'amendement de Charles de Courson visant à fiscaliser l'indemnité de représentation que recoivent les parlementaires en plus de leur salaire.

Cette utilisation de cette indemnité que l'on nomme l'IRFM fait l'objet de fortes suspicions étant donné qu'il a été prouvé que certains députés les utilisent à des fins purement personnelles. Initialement, cette indemnité de 6 142 euros par mois doit permettre "de faire face aux diverses dépensées liées à l'exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l'Assemblée", mais plusieurs députés réclament une plus grande transparence sur ces dépenses.

"Tout le monde sait que certains députés n'utilisent pas toute l'indemnité pour leur frais de mandat, ne faites pas l'innocent" a lancé avec dépit le député Charles de Courson à l'adresse du président du groupe socialiste Bruno Le Roux. Sans surprise, droite et gauche se sont entendus pour ne pas voter en majorité cet amendement même si plusieurs députés UMP et PS ont eux choisi de voter l'amendement comme NKM, Jean-Christophe Fromantin, Lionel Tardy (UMP), Dominique Tian (UMP), Jean-Louis Borloo, Barbara Romagnan (PS) et les deux députés du Front national.

Au total, ce sont six députés socialistes, six députés UMP, 10 députés centristes et 2 députés FN qui ont voté en faveur de cet amendement contre 86 députés PS et 22 députés de droite contre. Les présidents de groupe ont eux décidé d'esquiver le sujet en le renvoyant au président de l'Assemblée nationale.