France Politique

Présidentielle : avec Angela, c’est du sérieux.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Hier soir avait lieu la fameuse interview croisée réunissant les dirigeants allemand et français, occasion parfaite pour montrer la parfaite entente entre les deux pays.

Ça n’a pas toujours été le cas, mais aujourd’hui Nicolas Sarkozy et Angela Merkel vivent une parfaite lune de miel, au point de s’afficher partout ensemble, et de venir donner un petit coup de main quand l’autre en a besoin.

Illustration parfaite de cette bonne entente franco-allemande, l’interview croisée et la conférence de presse commune données hier après-midi, où la chancelière allemande eut l’occasion de redéclarer sa flamme au président français qu’elle « soutient dans tout ce qu’il fait ». Et deuxième illustration de l’amour allemand pour le président français : le procès en capacité de François Hollande qu’Angela consentit bien volontiers à faire, notamment sur le thème de « le traité a été signé à 25, il serait irresponsable de revenir dessus ». Que le candidat socialiste se le tienne pour dit.


 

Mais le message le plus important qui fut martelé hier, lors de cette interview commune aux deux dirigeants, c’est bien que l’entente entre Merkel et Sarkozy était tellement bonne, tellement exceptionnelle même osons le mot, qu’il ne faut absolument pas briser cette relation en plaçant à l’Elysée un homme que, de toute façon, la chancelière n’est pas très pressée de recevoir étant donné que « on a d’autres problèmes à régler pour l’instant ».

« Quand quelqu’un pour qui vous avez de l’amitié et que vous admirez dit ‘je soutiens l’action qui est la vôtre’ ça fait plaisir » a pu déclarer le président français à l’occasion de ce soutien franchement renouvelé hier, ravi de voir la dirigeante allemande le soutenir aussi franchement et remerciant son alliée en faisant une référence constante au modèle allemand et en voulant le copier sur quasiment tous les fronts. Un pari qui n’est pas dénue de risques, dans la mesure où cela rappelle, aux yeux de tous, que la France a bel et bien perdu son triple A et se trouve de facto en position d’infériorité économique vis-à-vis de son voisin de l’outre-Rhin qui est désormais en position de domination sur l’Union Européenne.

Quand on se souvient des tensions qu’a pu connaitre la relation franco-allemande ces cinq dernières années, on ne peut être que surpris par cette intervention de la chancelière dans la campagne électorale de quelqu’un qu’elle surnommait jusqu’à récemment « Monsieur Blabla » ou encore « Louis de Funès ». Une fois élu, Nicolas Sarkozy tenta d’amorcer un virage atlantiste en se rapprochant des anglais, au détriment des allemands. Pendant les trois premières années de son mandant, le chef de l’état eut bien du mal à s’accommoder de la prudence de la chancelière allemande, son refus de valider un plan de sauvetage européen. Mais les choses ont changé entre eux avec la crise, et Angela Merkel sait aujourd’hui qu’elle a tout intérêt à ne pas changer d’allié en cours de route. Craignant sans doute qu’un socialiste à l’Elysée ne vienne remettre en cause ses exigences budgétaires et ce traité que tous les autres pays signent plus ou moins sous la contrainte, la chancelière est conscient qu’un changement de dirigeant français viendra sûrement redistribuer les cartes en Europe, et pas forcément dans le sens qu’elle désire. Mais pas de faux-semblants ni arrière-pensées : entre les deux, c’est du sérieux. Pour de bon, à tel point que l’allemande a été mise au courant avant les français, de la candidature présidentielle de Nicolas Sarkozy.

 







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