Monde Politique

Nicolas Sarkozy contre l’Europe.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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AFP/Kenzo Tribouillard

La nouvelle stratégie Européenne de Nicolas Sarkozy en étonne plus d'un, alors qu'il avait justement marqué son leadership dans ce domaine. A une semaine du premier tour, retour sur les aléas européens du président sortant.

 

Qu’arrive-t-il donc à Nicolas Sarkozy ? Au gré de sa campagne présidentielle, on (re)trouve chez lui des accents à la limite du souverainisme, empruntant des thématiques à la fois d’extrême-droite et d’extrême-gauche. Une recette qui, espère-t-il, lui permettra de conquérir la France du NON de 2005, mais qui met à mal toute la posture européenne que le président sortant a construit ces quatre dernières années.

Nicolas Sarkozy a émergé sur la scène internationale principalement grâce à sa présidence de l’Union Européenne, puis son rôle dans la gestion de la crise financière par l’Europe, où son volontarisme et son énergie furent salués par tous. Depuis lors, il n’a cessé de courir les sommets et réunions européennes pour jouer un rôle capital dans la gestion même de l’Union Européenne, composant ainsi le fameux « Merkozy ».

On se souvient notamment qu’entre octobre 2011 et janvier 2012, le président-candidat joua énormément sur cette carte pour séduire de nouveau l’opinion publique, n’hésitant pas à mettre en scène sa proximité avec Angela Merkel ou Barack Obama lors de grandes messes télévisées, destinées à prouver sa stature européenne, face à celle, inexistante, de son concurrent. Mais le meeting de Villepinte au mois de mars marqua un brutal coup d’arrêt à cette stratégie, opérant un formidable revirement dans l’autre sens.

C’est d’abord la promesse de revenir sur les accords de Schengen pour faire diminuer le nombre d’immigrants arrivant chaque année en Europe, une revendication chère au cœur de Marine Le Pen, qui n’y croit cependant pas. C’est la promesse de se retirer de Schengen s’il n’obtient pas satisfaction. C’est ensuite l’annonce d’un gel des contributions françaises au budget européen puis, hier place de la Concorde, le souhait de modifier le statut de la BCE afin qu’elle joue un rôle dans le retour de la croissance européenne.

Concrètement, le statut de la BCE, c’est une espèce de total que l’on n’a pas le droit de toucher, étant donné le refus catégorique de l’Allemagne de voir la banque européenne pouvoir prêter de l’argent aux états membres. Jusqu’à hier midi, Nicolas Sarkozy semblait totalement en phase avec ce consensus européen, aussi l’annonce avait de quoi surprendre ses partenaires européens, qui en prennent plein la tête durant cette campagne.

Si les premiers revirements n’étaient déjà pas très clairs, celui concernant la BCE l’est encore mois, tant il semble valider la stratégie du candidat socialiste que de vouloir renégocier le traité européen actuel, pour y ajouter un volet croissance. Nul doute, par ailleurs, que c’est une arme dont François Hollande va se servir dans l’entre-deux tours.

« Si la BCE ne soutient pas la croissance, nous n’aurons pas assez de croissance » plaide Nicolas Sarkozy pour qui « l’Europe doit apurer ses dettes, elle n’a pas le choix. Mais entre la déflation et la croissance, elle n’a pas davantage le choix. Si elle choisit la déflation, elle disparaitra ; il faut se souvenir de la crise des années 30 » dramatise le candidat, oubliant le consensus qu’il a lui-même validé le 24 novembre avec Angela Merkel et Mario Monti, de ne pas évoquer le statut de la BCE.

A une semaine une telle précipitation dans l’annonce surprend donc, mais l’on y retrouve néanmoins la cohérence de vouloir piquer les électeurs de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, entre autres. Au risque d’ouvrir une brèche dans un édifice européen qui a déjà du mal à se maintenir à flots…

 







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D'en bas

16/04/2012 15:13

Le rôle de Sarkozy n'est et ne fut que du vent, du brassage d'air, de l'épatage de gallerie. Les premières pages des journaux n'ont été qu'un écran de fumée face aux vides abyssales des réalisations concrétes.Qu'est ce qui a été fait au niveau de l'Europe? Rien, ou quasiment rien, alors qu'elle traverse la pire crise de son Histoire

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Anonymous

16/04/2012 15:13

Le rôle de Sarkozy n'est et ne fut que du vent, du brassage d'air, de l'épatage de gallerie. Les premières pages des journaux n'ont été qu'un écran de fumée face aux vides abyssales des réalisations concrétes.Qu'est ce qui a été fait au niveau de l'Europe? Rien, ou quasiment rien, alors qu'elle traverse la pire crise de son Histoire

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