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Génocide rwandais : l’ambassadeur français prié de ne pas assister aux commémorations

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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World Economic Forum - flickr

L’ambassadeur Michel Flesch devait représenter la France lors des commémorations du 20ème anniversaire du génocide au Rwanda qui ont débuté aujourd’hui. Les autorités locales ont averti que sa présence n’était pas souhaitée.

La France et le Rwanda se rendent coup pour coup depuis les accusations du président rwandais. Samedi 5 avril, Paul Kagame indiquait que Paris avait joué « un rôle direct dans la préparation du génocide » et avait participé « à son exécution même ». Dès le lendemain, le voyage de la ministre de la Justice Christiane Taubira, chargée par l’Elysée de représenter la France aux commémorations, était annulé.

« Persona non grata »

Pour autant, Romain Nadal, porte-parole du ministère des Affaires étrangères indiquait qu’il n’avait « jamais été question d’un boycott des cérémonies », et que Michel Flesch, ambassadeur français dans la capitale rwandaise, serait présent aux cérémonies, ce lundi. Mais à quelques heures du début des célébrations, Kigali a fait savoir que la présence du diplomate n’était nullement souhaitée.
 

Les cérémonies, qui ont débuté il y a trois mois avec la traversée d’une « flamme du souvenir » dans tous les villages du pays, ont commencé à Kigali ce lundi matin, en présence notamment du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon. Elles ouvrent une phase de deuil national qui durera cent jours. Soit la période des massacres de 1994, où des soldats de l’armée rwandaise et des milices hutu ont tué plus de 800 000 personnes de la communauté tutsi, minoritaire dans le pays.

La classe politique réagit

Les accusations de Paul Kagame à l’encontre de la France ont relancé des tensions entre les deux pays, qui semblaient pourtant s’être amoindries ces dernières années. Le président rwandais ayant été reçu par Nicolas Sarkozy à Paris en 2011, pour la première fois depuis le génocide.
 

Alain Juppé, ancien ministre des Affaires étrangères à l’époque du génocide, a vivement réagi à une « inacceptable mise en cause de la France » par Paul Kagame. « Il serait aujourd’hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables. J’appelle le Président de la République et le gouvernement français à défendre sans ambiguïté l’honneur de la France, l’honneur de son Armée, l’honneur de ses diplomates », a-t-il écrit sur son blog.
 

Par ailleurs, d’autres personnalités politiques se sont dites choquées par les propos du président rwandais comme le député UMP Laurent Wauquiez ou encore Bernard Kouchner, artisan du rapprochement entre Paris et Kigali en 2010. Il ne « croit pas » à une « participation directe » même si « on peut accuser beaucoup la France sur les erreurs politiques qui ont été commises ».







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