Paris (75) Société

Manque de moyens du Samu social et des associations : les urgences hébergent des familles dans le besoin

Publié le  Par Florie Valsot

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Grook Da Oger

Le Samu Social, ne pouvant accueillir une famille désespérée, l’a envoyée aux urgences pour passer la nuit.

© Grook Da Oger

La semaine dernière, le vendredi 24 juin 2011, un couple et ses 3 enfants en bas âge se sont présentés aux urgences de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, dans le service du Professeur Riou, où seules les personnes ayant besoin de soins médicaux dans l’immédiat sont prises en charge. Le Samu Social, qui les avait envoyés voir les urgences, s’est retrouvé dans l’incapacité d’héberger cette famille. « Nous n’avons nulle part où dormir, c’est le Samu Social qui nous envoie », déclare la famille à l’hôpital.

 

Le médecin gérant le service ce soir là, n’en revenait pas et a dénoncé au journal Le Parisien cette aberration. « C’est la première fois que cela nous arrive », déclare-t-il.

Il précise qu’aider les sans-abris ne pose pas de problème, mais que les urgences sont des lieux réservés aux soins (quelle que soit la gravité) et non pas un centre d’hébergement provisoire. Le soir les urgences ont beaucoup de travail, toutes les équipes sont mobilisées pour intervenir auprès de gens nécessitant de soins dans les plus brefs délais. Evidemment, il est bien connu que le personnel n’est pas suffisant et que le temps d’attente est souvent long, vu le nombre de personnes défilant aux urgences. Il est d’autant plus difficile de placer une famille dans une chambre ou pire dans une salle d’attente pour passer ne serait-ce qu’une nuit.

 

Le Samu Social, financé à 90% par l’Etat, confie que depuis quelques mois le financement n'est plus suffisant et qu’elle ne peut plus faire face. «  Depuis le mois de mai, le gouvernement a fait des coupes drastiques dans notre budget (…) il y a beaucoup de familles entrantes que nous ne pouvons pas héberger », livre Stefania Parigi, directrice de l’association Samu Social. Les centres d’hébergement étant pour les célibataires, les familles, elles, ont droit à un hébergement différent. Seulement voilà, le budget des nuits d’hôtel a été réduit de 25%. L’association n’aurait pas eu d’autre choix que de conseiller à cette famille de solliciter les urgences, dans la mesure où des enfants étaient aussi présents.

 

D’autres associations, normalement en mesure d’accueillir des familles, ont également des restrictions de budget. Conséquence, la seule solution temporaire que ces associations aient trouvée quand une famille appelle en pleine nuit, est de l'envoyer à l’hôpital. Stefania Parigi précise que les hôpitaux sont au courant de cette situation, en attendant une réunion avec l’AP-HP et des représentants de l’Etat (dont la préfecture de Paris) prévue le 5 juillet.

 

Afin de « trouver une solution urgente pour ne pas laisser cette situation dramatique perdurer », Jean-Marie Le Guen, député PS, a envoyé un courrier à la ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale, Roselyne Bachelot.

 

Le journal L’Humanité estime qu’être « femme et pauvre », c’est la double peine ! Cette situation révolte une bénévole qui s’exprime sur le site du journal mediapart.fr « où vont aller ces femmes ? », dans des structures d’accueil, dans des hôtels spécifiques ? « Les urgences n’ont pas fini de devoir assurer une mission qui n’est pas la leur .. » (RTL)







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