Mélanie, surveillante, tuée par un collégien
Publié le Par Fabrice Bluszez

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Ce mardi 10 juin au matin, à Nogent (Haute-Marne), Mélanie, 31 ans, surveillante, a été tuée au couteau par un collégien de 14 ans, Quentin G., lors d'un contrôle des sacs dans l'établissement, en présence de la gendarmerie.
Ce mercredi 11 juin, le procureur de la République donnera quelques explications sur ce qu'il s'est passé au collège Françoise-Dolto. Il était 8h15. Les gendarmes étaient venus ce matin-là contrôler les sacs des collégiens. Un jeune dans la file a brutalement attaqué une surveillante au couteau. Elle a pu échapper aux premiers coups mais a été rattrapée devant le portail et mortellement frappée. Les gendarmes, un a été blessé, ont rapidement maîtrisé le meurtrier.
Du jeune homme, dont la famille vit à Mandres-la-Côte, Le Parisien relève…
"(Il) également été exclu à deux reprises à la suite de faits de violence commis au sein de l’établissement les 19 et 28 novembre pour un coup de poing sur un camarade et pour une tentative d’étranglement sur un autre.
« Il pouvait avoir des comportements bizarres, confirme Léa (le prénom a été changé) qui fréquentait le collège l’année dernière. Je le côtoyais dans le cadre de notre rôle d’ambassadeur harcèlement et parfois il nous tapait derrière la tête, il nous courait après ou il se mettait à faire des cris d’animaux. Il était assez solitaire, souvent dans son coin. »
La surveillante décédée, Mélanie, maman d'un petit garçon de 4 ans, était coiffeuse avant une reconversion comme assistante d'éducation. Elle vivait à Sarcey, village voisin, dont elle était conseillère municipale.
“Intolérants à toute autorité”
Et voici la réaction d'un membre de l'Education nationale…
"Sur 6000 contrôles ce matin, pas loin de 200 couteaux ont été trouvés dans des sacs d'élèves.
Ce soir, je ne peux pas m'empêcher de penser au petit de 4 ans, à qui il faut désormais expliquer que maman ne rentrera pas. Pas ce soir. Pas demain. Jamais. Et lui réexpliquer chaque jour. Je pense au papa qui devra faire face.
Je pense aux collègues, aux autres élèves.
Je pense aux cadres qui doivent composer avec ce phénomène grandissant d'élèves armés, mais surtout totalement décomplexés et intolérants à toute frustration, rétifs à toute autorité, biberonnés qu'ils sont à des écrans qui leur procurent toute la stimulation souhaitée sans attendre et sans restriction, et qui perdent toute notion quand on entend poser un cadre, ou les priver de quoi que ce soit. Je le vois au quotidien avec des élèves globalement polis et respectueux, mais qui d'un coup passent au tutoiement, sont prêts à voler un objet confisqué ou laissent échapper des injures en espérant qu'un "désolé" ou un "c'est pas moi" les tirera d'affaire... Qui sèchent les cours sans complexe pour jouer à BrawlStars ou mater Tiktok… Qui mentent de manière éhontée, car la vérité ne fait plus sens. Qu'est-ce qu'on attend pour interdire les téléphones, en plus des armes. Si on n'ose même plus contrôler l'un, comment va-t-on endiguer l'autre ?
Alors en attendant je pense à ce petit de 4 ans qui ne peut pas comprendre, et à qui il faudra quand même essayer de dire l'indicible. A cause d'un abruti sans limite et d'un système qui en fabrique en pagaille, maman ne rentrera pas..."