Paris (75) Economie

Tourisme : la ville de Paris défend la hausse de la taxe de séjour

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Ming Xia - flickr

Face à l’inquiétude des hôteliers concernant l’impact sur le tourisme, Anne Hidalgo défend la nécessité de relever le plafond de la taxe de séjour. Chiffres à l’appui.

Non, l’attractivité touristique de Paris ne sera pas touchée par une hausse de la taxe de séjour. Considérée comme « un racket sur les hôtels » par le Groupement national des indépendants (GNI), elle vise à équilibrer le budget 2015 (et non 2014 comme cela avait été  d'abord mentionné) de la Ville de Paris. Mercredi 2 juillet, dans un communiqué, la Ville de Paris a largement défendue la taxe en rappelant « un certain nombre d’éléments objectifs indispensables à la compréhension de la situation ».

Un retour de bâton

La mesure pourrait rapporter 140 millions d’euros à la Ville de Paris sur les 400 millions manquants pour équilibrer le budget 2015. Mais la capitale est en concurrence avec la Région Ile-de-France qui aimerait utiliser les recettes pour financer les transports en communs, notamment le projet du Grand Paris Express. Pour convaincre le gouvernement de lui laisser bénéficier des rentrées fiscales qu’une hausse de la taxe engendrerait, la mairie de Paris dévoile ses arguments. Avec 250 millions d’euros consacrés chaque année à l’entretien des musées, du patrimoine, à l’organisation de grands évènements, à la sécurité, la propreté ou encore aux espaces verts, « la collectivité parisienne est en première ligne pour défendre l’attractivité touristique de Paris », assure Anne Hidalgo. La revalorisation du plafond de la taxe de séjour est donc un retour de bâton, « une mesure juste et nécessaire ».

Réponse aux hôteliers

Les hôteliers ayant exprimé leur inquiétude, la mairie leur répond sans détour. La mesure « ne nuira ni au dynamisme du secteur hôtelier ni au rayonnement international de Paris ». D’abord parce que la taxe actuelle s’élève à seulement 1,5€ applicable uniquement pour les hôtels 4 et 5 étoiles ou sur les palaces. De plus, elle n’a pas été revalorisée depuis 2002, alors que dans le même temps, « le prix moyen des chambres d’hôtel à Paris augmentait de près de 45%, sans que cela nuise à l’attractivité de Paris, […] les nuitées progressaient de 10% ».
 

Les hôteliers mettant en avant la concurrence de Londres, qui talonne Paris à la première place des villes les plus touristiques au monde, Anne Hidalgo joue le jeu de la comparaison, sans citer la capitale britannique pour autant. « La taxe de séjour forfaitaire appliquée aujourd’hui à Paris, avec l’abattement légal obligatoire n’est ainsi que de 0,90€ pour les hôtels de luxe alors qu’elle est de 3€ à Rome par personne, 5€ à Florence, 8,75€ à Bruxelles ou encore de 5% du prix de la chambre à Berlin », se défend la mairie.

Appel à la concertation

Pour ne pas enliser le conflit entre la mairie et les hôteliers, Anne Hidalgo appelle lancer « des concertations avec les organisations professionnelles […] sans délai ». L’édile est prête à leur présenter une modernisation du système actuel qui pourrait baisser les charges des hôteliers de près de 50 millions d’euros « en passant de la taxe de séjour forfaitaire à la taxe de séjour au réel », c'est-à-dire de faire payer directement les touristes sur le nombre de nuitées et non les hôteliers sur leur capacité d’accueil. Anne Hidalgo promet de « faire des propositions concrètes au gouvernement » afin de « mettre en œuvre des mesures novatrices […] qui n’ont pas été débattues lors des récentes Assises du tourisme ». Quant à la concurrence avec le Conseil général, qui lorgne également sur les recettes de la taxe de séjour, la maire de Paris rappelle que « les modalités d’application de la taxe de séjour [relèvent] de la responsabilité des communes ».







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