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JO de Paris 2024 : un « rassemblement populaire » en demi-teinte ?

Publié le  Par Laurent Pradal

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Laurent Pradal

Anne Hidalgo a annoncé ce midi la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux Olympiques de 2024. Une annonce suivie par un rassemblement sur la rive gauche des berges de Seine, organisé par plusieurs sportifs et politiques. Mais un rassemblement en demi-teinte, en atteste les différents degrés d’enthousiasme des participants. Reportage.

Paris, il est 14h20. Sur la rive gauche des berges de Seine, les Parisiens et touristes commencent à s’agglutiner sur la passerelle Léopold Sédar Senghor, en face du Louvre, tels des abeilles autour d’une fleur. Il faut dire qu’avec des personnalités sportives de renom, encore en activité ou non et présentes sur place, il n’est pas anodin de voir venir du monde autour d’eux. Certains se demandent qui sont ces héros, à l’aura comparable à ceux de l’antiquité grecque, qui enfilent des maillots bleu ciel… D’autres s’interrogent : « Est-ce que c’est un basketteur au milieu de la foule ? », laisse échapper un touriste américain.  La raison de la présence de toutes ces personnalités : l’annonce de la candidature de Paris pour l’organisation des JO 2024, officialisée par Anne Hidalgo, la Maire de la capitale, ce midi. Et pour fêter l’évènement, quoi de mieux que d’organiser un petit « rassemblement populaire » avec des élèves d’écoles élémentaires et de collèges sur les berges de la rive gauche.
 

A 14h30, tout le monde est là : sportifs arrivés en bus, personnalités politiques, représentants du gouvernement et des institutions sportives… Tous font l’effort d’enfiler un maillot bleu ciel, et se regroupent à la demande d’un organisateur de l’événement, au micro, pour un photocall de groupe pour les journalistes. Cannes n’a qu’à bien se tenir ! Puis les enfants, des écoliers et collégiens, déjà costumés des mêmes T-shirts, rejoignent le groupe de sportifs pour immortaliser une fois encore l’événement. Ils sont en tout une soixantaine, peut-être un peu plus, et tous viennent d’écoles parisiennes.
 

Un rassemblement populaire qui a du succès… ?
 

L’ambiance est bon enfant du côté des photographiés, moins du côté des photographes… Mais les visages parlent, et les enfants, au bout de deux trois photos, s’ennuient, perdent leur concentration. Qu’à cela ne tienne ! On leur apporte des pancartes, où figure sur chacune une lettre, le tout formant la phrase « PARIS GENERATION 2024 ». On s’organise pour une photo correcte, on s’échange les panneaux pour différentes version de la phrase. Et puis voilà, c’est la fin. Quid des activités sportives et autres évoqués dans la presse, et à l’origine prévues avec les écoliers ? L’événement est un peu brouillon. On constate, tout comme Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, « une douce inorganisation, mais l’envie de réussite est là ! ».
 

Et le succès est là, bien là. Mis à part les tweets des sportifs et autres qui s’envolent vers des cieux 2.0 sous le hashtag #Paris2024, l’initiative fonctionne, permet de délivrer un message clair : « C’est l’occasion de dire que cette candidature est portée par le mouvement sportif, et j’en suis très heureux », déclare Patrick Kanner. Le ministre poursuit son argumentation, en expliquant que les sportifs sont « accompagnés par les élus, qu’ils soient nationaux ou locaux ». Ce qui compte pour lui, c’est le symbole, celui « d’associer la jeunesse à cette candidature, cette jeunesse qui aujourd’hui à 7, 8, 9 ou 10 ans et qui demain sera adulte, et qui accompagnera le succès de la France en 2024 ». Un symbole, selon le ministre des Sports, « pour se dire qu’on se place dans la continuité de ce que souhaite aujourd’hui la jeunesse, c’est-à-dire d’être porteuse d’avenir ». Un message plein de promesse que veut donc partager Patrick Kanner.
 

Mais un succès en demi-teinte
 

Un message plein de promesse, certes, mais teinté de réalisme, un peu comme l’enthousiasme de la jeunesse présente aujourd’hui : « Je ne pense pas que cela soit un dû » a également déclaré le ministre. Il argumente : « Ce n’est pas parce qu’on a perdu trois fois, ce n’est pas parce que les jeux d’été n’ont pas été organisé depuis 1924 en France que nous avons un dû vis-à-vis du monde, donc à nous d’être les meilleurs dans la candidature, d’être positif, sachons tenir compte des erreurs du passé, il y en a eu, mais sachons surtout nous projeter en nous disant « qu’est-ce qu’il faut pour gagner » ». Et de conclure que « cette gagne, elle se manifeste déjà aujourd’hui par cette mobilisation populaire ».
 

Pari réussi pour Patrick Kanner, donc, même si l’enthousiasme des jeunes semble moins se voir. En atteste les mines un peu tristes, la concentration fuyante, les discussions de jeunesse qui ne semble pas tourner autour des Jeux Olympiques, même si devant les caméras, les enfants sont contents, sourient, rigolent même, et sont fiers de pouvoir crier « Vive la France ». Une opération de communication plus qu’une célébration, mais l’idée d’une victoire à la Pyrrhus est bien présente, même si elle n'est pas aussi intense que prévu : après trois candidatures infructueuses, cette fois-ci, on y croit. Peur de crier victoire trop vite comme pour les JO de 2012 ? Probablement, mais l'ambition et l'envie de victoire sont tout de même là, bien présentes. En atteste l'ultime déclaration du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports : « les JO, je ne pense pas qu’on peut les avoir, on va les avoir ! ». Fin de la course aux Jeux en 2017 à Lima.







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