Paris (75) Sport

PSG : triste champion

Publié le  Par Raphaël Didio

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Hier soir, le PSG était sacré champion de France pour la quatrième fois de son histoire. Pourtant, l’ambiance n’était pas à la fête. Loin de là.

Rien ne prédestinait le Paris Saint-Germain à fêter ostensiblement son quatrième titre de champion de France. Comme si tous les éléments étaient réunis pour passer une soirée dans une ambiance morne. Un manque d’envie criant de la part de tous les acteurs – joueurs, supporteurs - était palpable. Il faut dire que la fête a un peu été tuée dans l’œuf avant même le début du match entre le PSG et le Stade Rennais. Le football étant avant tout un sport d’émotion, de pression et d’intensité, il fallait que le titre soit joué dans les meilleures conditions possibles.

Deux heures avant, le résultat nul de l’AS Monaco, dauphin du PSG, face à Guingamp, n’a pas permis de trouver la motivation nécessaire. Dans les travées du Parc des Princes, les supporteUrs suivent sur leur portable le déroulement du match. Une fois le résultat découvert, ils accueillent la chose avec perplexité « Bon eh bien… on est champion, ça y est », pouvait-on entendre ici et là, sans la moindre once d’émotion. L’annonce par le speaker Michel Montana n’a pas considérablement fait lever les foules. Bien sûr, les supporters chantent l'espace de quelques secondes un « On est les champions ! », mais l’envie n’y est pas forcément. Durant la rencontre, la plupart d'entre eux font le bilan tout en se projetant sur la prochaine saison. 

Triste Parc


Depuis l’élimination en quart de finale de Ligue des Champions face à Chelsea, rien ne va plus. Que ce soit chez les joueurs, ou chez les supporteurs, tout le monde espère en finir le plus vite possible. Sur le terrain, malgré l’ouverture d’Ezequiel Lavezzi après une bourde de Sylvain Armand, ancien de la maison, la motivation n'est pas au rendez-vous. Les deux buts coup sur coup de Foued Kadir et Paul-Georges Ntep pour Rennes n’ont pas réussi non plus à créer l’émulation nécessaire pour faire bouger tout le stade. A la mi-temps, certains supporteurs ont même eu l'audace de siffler leurs joueurs. En début de seconde période, l’entrée attendue de Zlatan Ibrahimovic, célébrer comme il se doit, n'aura pas suffi non plus à changer la donne.


Adrien Rabiot en bas de la tribune BoulogneAu coup de sifflet final, les joueurs n’ont pas semblé très émerveillés. Peu sont venus saluer le public, et seul Adrien Rabiot, formé par le club parisien et supporteur par la même occasion, est venue en bas de la tribune Boulogne pour lancer une partie de son équipement aux fans. Ces derniers, eux, ont vite décampé, très certainement en direction des Champs-Elysées. En une poignée de minutes, le stade se vide et les quelques milliers restants ne se motivent pas plus que cela pour célébrer un nouveau titre de champion de France. Comme si c’était normal, comme s’il n’y avait pas besoin de célébrer. Forcément, quand on sait dès le début de la saison que le titre sera remporté, qu’il n’y a pas besoin de souffrir, on accueille la chose avec philosophie. Le scepticisme peut même se lire sur les visages des supporters, presque dégoûtés par ce manque de ferveur.

Petite célébration sur les Champs-Elysées


On se prépare malgré tout à vivre autre chose sur les Champs-Elysées. Il n’en a rien été. Certes, des milliers de supporteurs se sont rués sur la plus belle avenue du monde. Ls coups de klaxons retentissent, les feux de Bengale se craquent les uns après les autres. Mais les forces de l’ordre ne sont pas d'humeur festive. Des jeunes supporters, pas encore ou tout juste majeur, se font parfois interpeller pour avoir ramassé un fumigène, et les CRS n’hésitent pas à agir avec une violence démesurée. Car, dans l’ensemble, l’ambiance reste bon enfant.

Mais rien ne semble réellement motiver la grande majorité des supporters. Le cortège principal, qui effectue des allers et retours régulier tout le long de l'Avenue, ne chante guère et peu à peu, des multitudes de pétards ou fumigènes sont lancés un peu partout, parfois même sur les gens, créant une atmosphère anxiogène. Les supporteurs deviennent progressivement les spectateurs de leur propre impuissance. L’an passé, malgré des débordements sur la fin, l’ambiance était clairement à la fête et dans un bon état d’esprit. La route des Champs-Elysées était investie, les chants défilaient, la joie était démesurée. Il faut dire qu’après dix-neuf ans d’attente, dix-neuf de frustration pour tous ses afficionados du PSG, il était temps de se lâcher, de laisser exploser sa joie. C’était logique. Cette année, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'ils se sont forcés à célébrer ce quatrième titre. Par principe. Par fierté.

« L’élimination a gâché toute la saison »

C’est désormais le temps du bilan. Un bilan que Paris Dépêches se fera le plaisir de vous détailler au cours des prochains jours. Mais les amoureux des Rouge-Et-Bleu ont aussi leur mot à dire et on comprend mieux pourquoi, en ce soir de titre, l'ambiance n'est pas au rendez-vous. Interrogés après la rencontre, on n’est pas surpris d’entendre plusieurs d’entre eux retenir l’élimination en Ligue des Champions. Jean-Marie, abonné depuis 2001 au Parc des Princes, l’avoue : « Elle reste en travers de la gorge. On ressent de la frustration, oui. Mais quand on reparlera de cette saison dans dix ans, on ne retiendra que les titres. Donc c’est une très bonne saison », ajoutant même que « trois titres (ndlr : trophée des champions, coupe de la Ligue et Ligue 1)  quand même cette année, c’est déjà beaucoup.  ».

Nicolas, lui, avoue vivre une saison gâchée à cause de l’élimination par Chelsea : « Chelsea a tout cassé. Comme en L1 tout a été fait, cela laisse un goût d’inachevé. L’élimination a gâché toute la saison. Ce second titre, il est moins savoureux que l’an dernier. C’était obligé qu’on gagne, il n’y a pas de suspense…  » Alexandre reconnaît également qu’il a « moins de saveur que le premier. Il a été plus facile à acquérir, on a survolé la saison. Ce serait bien que la Ligue 1 pour qu’on soit plus fort en Ligue des Champions parce qu’on a trois grands matches dans l’année… Et encore, y a le Classico mais c’est surtout la double confrontation face à Monaco. On met des 4 ou 5-0 régulièrement, ce n’est plus drôle. » Bref, les Parisiens reconnaissent un besoin d’adversité en Ligue 1. A Monaco et son magnat Russe, Marseille et Marcelo Bielsa ou encore Lyon et sa jeunesse de faire le nécessaire. 







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