Rugby-Mondial F : Les Bleues ont tenu une heure...

Une heure… Pendant une heure, le rugby français y a cru. Cru à l’impossible exploit de faire enfin mordre le gazon à ces redoutables Anglaises, victorieuses depuis seize matches des confrontations franco-britanniques. Mais une fois encore, le redoutable rouleau compresseur des Red Roses a fini par labourer le terrain et repousser ces diablesses de Frenchies pour conclure sur un nouveau succès (35-17) avec à la clé un nouveau billet pour la finale mondiale. 

On y a donc cru... Car jusqu’à cet essai de Warb à une minute de l’heure de jeu, le clan des Bleues avaient des raisons d’espérer avec juste deux petits points de retard au tableau (14-12). Jusqu'à ce moment, on avait même l’impression que les Anglaises doutaient. Comme en première mi-temps ou, peut-être, surprises par la résistance adverse et troublées par l’enjeu devant leur public, les joueuses de John Mitchell commirent des fautes et des erreurs de jugement inhabituelles. Touches gâchées, ballons mal maîtrisés et sans solution face à la furieuse défense des Bleues. 

Une situation dont surent profiter les Françaises pour partager les temps forts. Mais, Marine Ménager et ses équipières, manquèrent de réalisme en échouant par deux fois tout près du but en raison de fautes d’appréciation, d’un manque de vitesse et -c’est devenu récurrent- de maladresses dans le dernier geste. On en aura pour exemples cet essai de Ménager refusé pour un en-avant dans la dernière passe ou cette penal-touche mal exploitée juste avant le repos (7-5 pour l’Angleterre). Par deux fois, les Bleues auraient pu prendre l’avantage. En vain.
 

La machine anglaise, retrouvant sa puissance…

Mais qu’à cela ne tienne. L’essai de Harvey (52^e) en réponse à celui en force de Cockaine juste après la reprise (46^e) permettait aux Bleues de rester dans le match et d’y croire toujours avec ces deux petits points de différence (12-14). C’est alors que la machine anglaise, retrouvant sa puissance, sa réactivité et ses accélérations, se mit en route qui profita en outre du temps faible d’en face. Avec deux nouvelles marques (Warb et Kildune), l’écart se creusa en dix minutes. Face à une telle mécanique, les Bleues eurent bien quelques sursauts mais insuffisants pour inverser les rôles.

Le fol espoir d’une finale mondiale et d’un exploit retentissant pour le rugby français s’envolait une nouvelle fois. Les Bleues joueront la troisième marche du podium en fin de semaine prochaine. Ce sera contre les Black Ferns de Nouvelle-Zélande qui ont subi la loi d’une formidable équipe du Canada (34-19). Une finale qui aura un petit goût de Bleu puisque l’entraîneur des Canadiennes est le Français Kevin Rouet et que le Canada est quand même “notre” cousin d’outre-Atlantique. On se console comme on peut. 

Bristol. Angleterre bat France 35-17 (mi-temps 7-5 pour l’Angleterre).
Essais : Kildunne (5^e, 69^e ), Cokayne (46^e) , Warb (59^e ), Jones (79^e)
Transformations : Harrison (6^e , 47^e ,60^e 70^e, 80^e )
France
Essais: Konde (23^e, 73^e ), Harbey (52e)
Transformation : Bourgeois (53^e)