Biathlon : sanction ‘’adaptée’’ pour Julia Simon

Comment sanctionner tout en préservant notre intérêt sportif ? C’est la question que s’est peut-être posée la Fédération française de ski (FFS) quand il a fallu statuer sur le cas de Julia Simon. 
Condamnée en correctionnelle au début du mois d’octobre à trois mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende pour avoir, à plusieurs reprises, payé des achats (caméra GoPro, vêtements) avec les cartes bancaires de sa coéquipière Justine Braisaz-Bouchet et d’une kiné de l’équipe de France (environ 2400 euros) et même avoir volé quelques petites sommes d’argent, la lauréate de la Coupe du monde 2024 et multiple championne du monde a été sanctionnée par la FFS, jeudi 56 novembre. Une sanction qui pourra paraître minime quant aux faits reprochés.
 

"Six mois dont cinq avec sursis"

Ainsi, la Commission nationale de discipline de la FFS, à l’issue des débats et de l’audition de la biathlète, a décidé : ‘’Interdiction temporaire de 6 mois de participer aux compétitions et entraînements organisés ou autorisés par la FFS et l’IBU (International Biathlon Union), dont cinq mois avec sursis, et une amende de 30.000 euros dont 15.000 euros avec sursis, laquelle sommes devra être versée dans un délai de 6 mois à la FFS et être allouée au bénéfice de la formation des jeunes athlètes. »

Six mois donc cinq avec sursis… En clair cela signifie que Julia Simon ne participera pas aux stages de préparation avec l’équipe de France féminine à Bessans (Savoie) à partir d’aujourd’hui et sera absente pour le début de la saison pour les épreuves de Coupe du monde (27 novembre-7 décembre) à Oestersund en Suède. Mais, du fait de son sursis, la biathlète d’Albertville licenciée au club des Saisies, pourra participer aux Jeux olympiques d’hiver à Cortina d’Ampezzo (6-22 février) en Italie.
 

Du mal à se passer d'elle

C’est là que l’on peut voir les intérêts d’une fédération de ski qui aurait eu du mal à se passer d’une telle championne, victorieuse de la Coupe du monde 2024 et titulaire de pas moins de dix titres mondiaux dont quatre individuels… Et qui, âgée de 29 ans, est en pleine possession de ses moyens.
Reste à savoir quel accueil lui réserveront ses coéquipières et coéquipiers de l’équipe masculine, les membres du staff et peut-être aussi ses adversaires quand elle se présentera de nouveau sur une ligne de départ. Le fait qu’elle ait reconnu les faits en correctionnelle après avoir nié depuis plus de trois ans jouera t-il en sa faveur ? Réponse dans les prochaines semaines.